Espalion : on a vendangé sur les coteaux de Flaujac

  • Samedi, la récolte a été effectuée en famille d’une petite dizaine de coupeurs et porteurs.
    Samedi, la récolte a été effectuée en famille d’une petite dizaine de coupeurs et porteurs. Repro CPA
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Centre Presse Aveyron

La famille Négrier continue à perpétuer l’art de cultiver la vigne et de produire son vin. D’abord par passion.
 

Vestiges d’un passé prospère, les terrasses gagnées par les friches où subsistent encore quelques souches abandonnées en témoignent. À Flaujac, sur le versant sud des contreforts de la vallée du Lot, chaque coteau bien exposé était planté en vignes. Chaque famille de « Coustoubis » en possédait au moins une pour sa consommation personnelle de vin. Les « Montagnols » venant parfois s’y approvisionner, certains en tiraient même une part de leur revenu.
À la fin du XIXe siècle, le phylloxéra, le mildiou puis le manque de main-d’œuvre allaient avoir raison de cette production. Aujourd’hui rares sont les quelques « coultradas » bordées de murets qui ne sont pas envahies par les ronces. Inexorablement, les dernières parcelles passeront à l’abandon lorsque les forces des derniers passionnés viendront à décliner à cause de l’âge. À Flaujac seules deux familles perpétuent encore la tradition.
Michel Négrier se souvient encore de la plantation de la parcelle de six ou sept cents ceps de greffés plantés avec son père Casimir il y a un peu plus de quarante ans et aujourd’hui propriété de sa sœur mais toujours travaillée en famille. On y retrouve un judicieux équilibre de « panse » un cépage local qui assure le rendement, du « grain noir » pour la couleur. Le jurançon et le gamay apportent bouquet et douceur.
Soigneusement taillée et entretenue, cette petite vigne assure la consommation familiale même si cette année la récolte s’annonce « réduite » à cause de la dernière gelée de printemps, un mildiou particulièrement agressif et difficile à maîtriser avec la pluviométrie abondante de fin juin et juillet. Sans oublier les oiseaux et le blaireau qui se sont invités juste avant les vendanges. Mais qu’importe, même si la quantité n’est pas au rendez-vous, la qualité devrait être bien là.

Jour de vendanges

Samedi était venue l’heure de récolter le fruit de plusieurs mois de travail attentif.
Une « colle » en famille d’une petite dizaine de coupeurs, porteurs heureux de pouvoir profiter encore de ce moment de fête. Le maître de chai va maintenant surveiller la macération dans la tine en bois. Au bout de huit à dix jours il y aura le soutirage du vin de goutte puis le pressage du marc qui donnera le vin de presse qui seront mis en barrique. Il faudra ensuite le « recouler », si possible selon la tradition, par temps clair, un jour de vent du nord et de pleine lune…
Au vu de la récolte (égrappée sur place), Michel prévoit un vin gouleyant à souhait qui accompagnera avec bonheur, le saucisson, le jambon et les fromages de pays et les petits plats mijotés par son épouse. Un vin naturel, léger, simple à boire, sans prétention mais qui cultive si bien l’amitié sans vous donner mal à la tête.
En attendant on testera sûrement un peu de ce vin « nouveau », en famille, avec la première grillée de châtaignes.

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