L'Aubrac loue l'apprentissage pour attirer la jeunesse
La communauté de communes du Nord-Aveyron a fait rencontrer collégiens et entrepreneurs du territoire pour vanter l'apprentissage.
Avec une baisse de 250 habitants en cinq ans, la démographie est plus qu'ailleurs l'enjeu majeur sur le plateau de l'Aubrac. De ce constat alarmant, la communauté de communes du Nord-Aveyron a décidé de prendre le taureau par les cornes en organisant ce jeudi une rencontre entre les collégiens de 4e et 3e des trois établissements du territoire avec les chefs d'entreprise pour présenter les filières de l'apprentissage, en s'appuyant sur la présence de la Chambre des métiers. Au gré des témoignages, les collégiens, futurs travailleurs, ont ainsi pu se rendre compte que l'apprentissage n'est pas une voie de garage et que le territoire de l'Aubrac dispose d'un vrai potentiel. Pascal Auriat, boulanger à Laguiole, a rappelé en ce sens que la cité du couteau compte 1268 habitants pour 1098 emplois. Et ce dans toutes les branches, y compris l'ingénierie à l'image d'EDF qui intervient depuis quelques années au collège du Carladez. Reste qu'il faut garder la jeunesse sur le territoire et attirer de la population pour assurer la relève. "Il ne faut pas hésiter à pousser la porte. On fait un gâteau le dimanche et on trouve son métier, il faut essayer, pratiquer", a insisté Pascal Auriat qui fut lui-même apprenti, passé par la Maison Bras.
Pénurie de logement
Après avoir vanté le dynamisme de l'Aubrac et salué cette rencontre qui permet "de semer des graines", Carole Delga, présidente de la Région a admis "la difficulté de l'emploi car les jeunes sont moins mobiles, c'est une tendance de fond. Les jeunes pensent avoir vu le monde à travers les écrans et préfèrent rester sur place. Pour cette raison, nous développons l'enseignement supérieur dans les petites villes." Une politique qui fait écho sur l'Aubrac où un pôle de formation en lien avec la Chambre des métiers sur les filières agroalimentaires est en projet pour 2022 avec dix à quinze apprentis espérés pour commencer. Pour ce faire, l'Aubrac se frotte à une autre problématique, celle du logement où la pénurie est alarmante. "J'ai eu deux échecs d'apprentissage cette année car il n'y avait pas de logement, c'est un échec, il faut vraiment faire un effort", a ainsi confié Benoît Barrié, représentant la Maison Conquet. À l'EHPAD du "Bon Accueil" à Argences-en-Aubrac, les besoins sont tels que Sophie Trincal, la directrice, est obligée de recourir à l'intérim pour fonctionner. "C'est une vraie difficulté. Nous payons parfois 1000€ un intérimaire que nous sollicitons à la journée de Montpellier ou Monceaux-les-Mines." Face à la problématique du logement qui freine l'emploi, Carole Delga a rappelé que "la région Occitanie et celle du Grand Est était les deux régions pilotes retenus en France pour mener des actions proposant plus de crédits en faveur des apprentis, saisonniers et premières embauches."
Preuve de la volonté de louer l'apprentissage et de la nécessité de loger les travailleurs en herbe, Vincent Landat, directeur des ressources humaines de Beauvallet qui vient de reprendre l'abattoir, a annoncé ouvrir les portes de l'entreprise aux collégiens lors de la Semaine de l'agroalimentaire qui aura lieu du 15 au 20 novembre, entraînant dans sa roue l'ensemble des autres entrepreneurs de l'Aubrac. Histoire de semer des graines en espérant recueillir les fruits un jour, le plus tôt possible.
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