Villefranche-de-Rouergue : le décès de Michel Petit

  • "Au revoir Pépette et merci, tout simplement merci"
    "Au revoir Pépette et merci, tout simplement merci" Repro DDM
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Celui qu'on appelait "Pépette" était une figure de la vie politique, culturelle et sociale à Villefranche-de-Rouergue. Et au-delà.
 

Michel Petit s’en est allé, à 77 ans, après une longue hospitalisation. Une hospitalisation qui aura eu raison de celui que d’aucuns surnommaient affectueusement «Pépette». «On le savait souffrant, hospitalisé depuis plusieurs semaines, mais on ne pensait pas que les choses iraient si vite,  précise Michel Bouyssié, maire adjoint socialiste de Villefranche-de-Rouergue et secrétaire de section PS. Pour ceux qui l’ont connu, Pépette était un amoureux de la vie, un homme de conviction, un humaniste et un personnage hors norme qui restera gravé dans nos mémoires. C’était un bon vivant, il aimait la vie et était très attaché à son territoire d’origine, le bassin decazevillois, même si son activité professionnelle l’a amené à exercer à Villefranche. Il nous manque déjà...». 

Militant socialiste de la première heure

Tous ceux qui l’on connut en conviennent. «Pépette» était vraiment un personnage hors norme.  «Un nounours au cœur d’or, d’une grande érudition, d’une grande gentillesse. Une grande gueule, c’est vrai, mais parce qu’il avait ses convictions chevillées au corps et les défendait sans concession».
Avec la  disparition de Michel Petit,  c’est une des grandes pages de l’engagement en Aveyron qui se tourne.  «Il y a l’instituteur et le militant acharné de l’éducation populaire, qui œuvra professionnellement à la Fédération des œuvres laïques et qui créa le Foyer d’éducation populaire de Villefranche-de-Rouergue.
Il y a le militant socialiste de la première heure (1972), qui fut membre du bureau de la section de Villefranche, puis secrétaire local et enfin Premier secrétaire fédéral. Il fut de toutes les campagnes, de tous les combats et porta toujours fièrement l’étendard de nos valeurs socialistes.
Il y a l’élu municipal de 1985 à 1995 qui ne cumula pas les mandats et qui ne cessa jamais de s’intéresser aux affaires de sa ville.
Il y a l’ami qui m’accueillit au Parti socialiste en 2002 et qui ne fut jamais avare de bons conseils.
À la fois attentif et bienveillant, homme de raison et de caractère, soucieux de convaincre sans jamais chercher à plaire, il impressionnait par son exceptionnelle droiture intellectuelle et morale», poursuit Bertrand Cavalerie, Premier secrétaire fédéral du PS et conseiller départemental.

"Très engagé dans la ligue de l'enseignement"

Cette disparition, si elle affecte les proches de Michel Petit, n’épargne pas pour autant ses amis. Et parmi ceux-ci, Pierre Tournemire, secrétaire général de la Ligue de l’enseignement. «Michel a été le témoin de mon mariage, le parrain républicain de ma fille... C’était un ami. Il ne se passait une semaine sans que l’on se voit. Nous avons partagé près de 60 années de collaboration car Michel était très engagé dans la ligue de l’enseignement. C’était quelqu’un de très actif, très attachant, qui avait son caractère, certes, mais qui défendait ses points de vue. Michel était un bon vivant, très engagé aussi dans son groupe des Merles Moqueurs... Nous étions très liés et sa disparition va laisser un vide. Un grand vide.»
Un grand vide aussi chez son complice de toujours, Francis Gonzalez, avec qui il avait créé le groupe des Merles Moqueurs. «Michel, on s’est connu très jeunes. Il était guitariste, harmoniciste et écrivait des textes. Et moi je jouais de la guitare. Et un soir, au cours d’un repas, en discutant, on a décidé de monter le groupe des Merles Moqueurs avec son fils Laurent. Michel était un grand fan de Brassens. On s’est d’abord lancé dans les anniversaires pour se tester et quand on a eu un répertoire,  des textes engagés qui nous correspondaient, on a cherché des contrats. Mais après la disparition de son fils Laurent, on a tout arrêté... Mais Michel, ce sont des décennies d’amitié, quelqu’un de jovial. Une grande gueule aussi qui, chaque fois qu’il me voyait, pour me taquiner, me disait : tu es toujours aussi c... J’ai du mal à en parler. Il faisait partie de ma famille et moi de la sienne. Il me manque déjà énormément...»