Millau : médecins hospitaliers et libéraux cherchent le remède

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  • La pénurie de médecins  et de transporteurs inquiète  les titulaires hospitaliers comme les libéraux.
    La pénurie de médecins et de transporteurs inquiète les titulaires hospitaliers comme les libéraux.
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Loic Bailles

Ils sont une cinquantaine à avoir adressé une lettre ouverte cette semaine en lien avec le manque de praticiens.

Dans l’hospitalier comme dans la médecine de ville, le constat est le même : la pénurie de médecins et la difficulté d’accès aux soins ne cessent de s’agrandir, et le Sud-Aveyron n’échappe pas à la règle.

Plus d’une cinquantaine de médecins libéraux et hospitaliers ont cosigné une lettre ouverte - une première - qu’ils ont adressée, ce mercredi, aux responsables politiques, d’Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, en passant par le directeur général de la santé Jérôme Salomon, Carole Delga, présidente de Région, aux sénateurs de l’Aveyron, Arnaud Viala en tant que président du Département, Emmanuelle Gazel, maire de Millau ou encore le président de l’ordre départemental des médecins, Denis Capoulade ainsi que le directeur départemental de l’Agence régionale de santé (ARS), Benjamin Arnal, "le seul à avoir répondu à ce jour pour dire que c’était un non-problème", déplorent les signataires.

"La crise sanitaire, ainsi que le refus de l’obligation vaccinale de certains professionnels de santé, aggravent cette situation", observe Emmanuel Bosc, généraliste de 28 ans installé en centre-ville de Millau depuis le printemps dernier.

À l’hôpital, dont le personnel avait déjà alerté à plusieurs reprises les politiques, cela se traduit par "une mise en danger de la permanence des soins", comme le constate François Jacob, médecin hospitalier et responsable des urgences.

"La semaine prochaine, nous avons trois nuits sans anesthésiste et ça fait trois mois que la menace était évitée au dernier moment", ajoute-t-il avec un certain dépit.

Récemment, c’est le service de Soins de suite et réadaptation (SSR) qui a dû fermer par manque de personnel. "Les patients hospitalisés restent hospitalisés alors qu’ils n’ont pas forcément besoin de l’être et prennent la place à d’autres", illustre le docteur hospitalier.

Sensibiliser l’opinion publique

À cela s’ajoute la question de l’attractivité auprès de la nouvelle génération ainsi que celle des remplaçants dont la loi Rist, qui prévoit notamment le plafonnement des rémunérations des médecins intérimaires - dont l’entrée en vigueur prévue le 27 octobre -, est aussi redoutée qu’attendue. Au-delà de vouloir faire bouger les lignes politiques, les signataires espèrent une "prise de conscience collective".

"C’est un problème qui concerne tout le monde, de l’urgence comme une appendicite à l’accouchement ou une personne âgée victime d’une mauvaise chute", pointe le docteur Emmanuel Bosc. "Libéraux et hospitaliers marchent ensemble aussi d’habitude mais ça ne se sait pas, reprend François Jacob. On est pourtant complémentaires sur le territoire."

La maire de Millau, Emmanuelle Gazel, qui "partage à 100 % ce constat et l’inquiétude" dont elle est au fait avec la direction de l’hôpital prévoit d’organiser prochainement une rencontre avec les cosignataires "pour trouver des solutions".

à suivre…

L’hôpital commun comme solution ?

Dans les tuyaux depuis plusieurs années, le projet d’hôpital médian ou commun exacerbe certains médecins. "Il est urgent de déterminer un lieu pour mutualiser nos forces et éviter de faire doublon sur certains postes, alors qu’il en manque des deux côtés sur un autre", pointe François Jacob. "Aucun intérêt s’il n’est pas plus attractif", reprend son homologue libéral. "Il faut savoir dépasser les clivages pour ne pas rester dans un statu quo mais le bâtimentaire ne réglera pas le problème de la loi Rist par exemple, répond Emmanuelle Gazel. Du neuf d’accord mais dans combien de temps et qu’est-ce qu’on fait pendant ce temps ?" L’audit de faisabilité devrait livrer ses conclusions avant la fin de l’année.
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