Nuisance sonore des deux-roues à Millau : c'est le dernier avertissement avant la sanction

  • Deux agents de la police municipale procèdent à des contrôles de prévention au Mandarous.
    Deux agents de la police municipale procèdent à des contrôles de prévention au Mandarous. Midi Libre - CM
Publié le
Corentin Miralles

Face aux plaintes régulières des riverains, la municipalité millavoise et hausse le ton.

"Je ne comprends pas l’utilité, l’avantage ou la plus-value de ces équipements", commence Emmanuelle Gazel, maire de Millau. "Ils gagnent légèrement en vitesse, c’est vrai, précise Alain Bel, responsable du commissariat municipal. Mais de toute façon, ils doivent respecter les limitations de vitesses imposées par le Code de la route."

La chasse aux pots d'échappements troués

"Ces équipements", dont parle la maire, ce sont les pots d’échappements troués que possèdent certains deux-roues. Ces pots trafiqués permettent à leur propriétaire un gain de quelques km/h mais occasionnent aussi un bruit beaucoup plus élevé qu’une sortie d’échappement classique.

Une amende de 135 €, immobilisation du véhicule

Selon la mairie, les policiers municipaux font de la prévention depuis plusieurs mois lors des contrôles pour sensibiliser les conducteurs à cette problématique. "Nous les arrêtions et nous leur demandions de se mettre en conformité avec la loi et de se représenter 15 jours après au commissariat pour que l’on constate le changement", développe Alain Bel. Mais à partir de la semaine prochaine, la patiente explication laissera place à la sanction. Et pas n’importe laquelle puisque les contrevenants s’exposent à une amende de 135 €, conjuguée à une possible immobilisation du véhicule.

Un enjeu de santé publique…

Si la mairie a décidé de faire la guerre aux deux-roues bruyants ce n’est pas "par haine des scooters et des motos, indique l’édile. C’est un véritable enjeu de santé publique. Les Millavois ont droit à la quiétude et à la tranquillité". Pour ce faire, la Ville compte sur la coopération des parents. Ces derniers ont déjà été prévenus par les établissements scolaires ayant fait suivre un mail du service de prévention de la délinquance de Millau à ce sujet. "Attention, je ne veux pas stigmatiser la jeunesse, il arrive que ce soit des personnes plus âgées qui ont ce genre de pots", prévient la maire de Millau. "Mais c’est vrai que ce sont majoritairement des jeunes qui ont des équipements non conformes, ajoute Alain Bel. C’est un effet de mode, à qui fera le plus de bruit."

Sonomètre humain

Pour différencier les pots trafiqués des pots conformes, pas besoin d’avoir des yeux de lynx mais plutôt des oreilles bien entraînées. Si un outil existe, le sonomètre, il est "capricieux, il faut sans cesse le réviser, faire attention aux bruits environnants…", détaillent les deux agents réalisant des contrôles au Mandarous. Alors ils le font à l’ouïe, après avoir reçu une formation par un policier spécialisé à Montpellier. "Nous les policiers municipaux, sommes assermentés pour contrôler et amender les deux-roues sur simple constatation auditive, grâce à cette formation." Une compétence bien utile, quand il s’agit de réagir vite et bien.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?