Procréation médicalement assistée en Aveyron : une prise en charge insuffisante à Millau et à Rodez

  • Une partie seulement des actes médicaux peut se réaliser au laboratoire du centre hospitalier de Millau.
    Une partie seulement des actes médicaux peut se réaliser au laboratoire du centre hospitalier de Millau. Midi Libre - Eva Tissot
Publié le
Corentin Miralles

Actuellement, aucun hôpital de l’Aveyron ne possède de service prenant en charge la PMA. Les éventuelles patientes sont redirigées vers Montpellier, Toulouse ou Clermont-Ferrand.
 

Vide de solutions départementales, la situation oblige les Aveyronnaises désireuses d’avoir recours à la procrétion médicalement assistée (PMA) à se rendre dans l’un des trois centres les plus proches, tous situés à plus d’une heure de route. "Il fut un temps où un médecin spécialiste de la PMA venait tous les mois consulter aux hôpitaux de Millau et de Saint-Affrique, se souvient Noureddine Achour, responsable de l’unité de gynécologie au CH de Millau. Mais il a pris sa retraite. Nous avons demandé à pérenniser ces consultations, le dossier est en cours et fait partie du projet médical de l’établissement."

Plus d'une heure de route pour le suivi

Au centre hospitalier de Rodez, la situation est un peu différente, puisque l’hôpital possède une spécialiste de la reproduction, Alice Breteau, gynécologue, qui partage son temps entre le CHU de Toulouse et celui de Rodez. "Je reçois les couples, je réalise les bilans, les examens mais, ensuite, je les oriente vers Toulouse ou Montpellier pour réaliser la PMA", développe la docteure.

"Dans ma patientèle, j’ai autant de FIV (fécondation in vitro, NDLR) que d’inséminations artificielles, donc ce serait bien que je puisse réaliser au moins les inséminations à Rodez", ajoute-t-elle.

Au moins une partie des soins en Aveyron ?

Si les rendez-vous médicaux dans les métropoles du secteur sont inévitables, les examens et les traitements les plus fréquents sont réalisables dans le département. Mohamed Cherradi, gynécologue à l’hôpital de SaintAffrique, tient à rassurer les patientes : "Pour leur éviter les allers-retours et en concertation avec les médecins qui réalisent leur PMA, nous faisons le monitorage de l’ovulation (surveillances hormonale et échographique en réponse au traitement hormonal prescrit, NDLR) et nous vérifions d’éventuels effets indésirables liés au traitement."

Les docteurs Achour et Cherradi s’accordent tous deux sur la difficulté de mettre en place un tel service en Aveyron. "C’est une tâche lourde, nécessitant des moyens humains et matériels qu’on ne peut assurer actuellement", ajoute le second, qui verrait d’un bon œil la création d’une structure dédiée à la PMA à Rodez.

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