Gaz de schiste, sables bitumineux : six grandes banques françaises vont couper leur financement pour le climat

  • Dans les années 2010, la menace d'une exploitation de gaz de schiste planait sur les Sud-Aveyron. Pas du tout du goût des autochtones...
    Dans les années 2010, la menace d'une exploitation de gaz de schiste planait sur les Sud-Aveyron. Pas du tout du goût des autochtones... Repro CP - Archives
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BNP Paribas, le Crédit agricole, la Société générale, la BPCE, le Crédit mutuel et la Banque postale ont annoncé ce lundi 18 octobre s'être entendues pour les projets faisant la part belle aux hydrocarbures non conventionnels, comme le gaz de schiste, à partir de 2022.
 

Stop, ou presque : les six plus  grandes banques françaises vont couper ou en tout cas réduire fortement leurs crédits accordés aux projets d'exploitation d'hydrocarbures dits non conventionnels, comme le pétrole ou gaz de schiste ou encore les sables bitumineux. Concrètement, selon Le Figaro, "les projets dédiés et les entreprises dont la part d'hydrocarbures non conventionnels dans l'exploration et la production serait supérieure à 30% de leur activité", ne seront plus financés par ces six banques à partir de janvier 2022, fait savoir la Fédération bancaire française dans un communiqué diffusé ce lundi 18 octobre.

Si pour Laurent Mignon, président du directoire du groupe BPCE et président de la commission climat de la Fédération des banques françaises, cité par France Info, "C'est une avancée majeure, une première mondiale, qui traduit une fois de plus la détermination des banques françaises d'être leaders d'une transition globale, durable et responsable", du côté des défenseurs de l'environnement, on dénonce "du réchauffé". Ainsi, pour Lucie Pinson, directrice de l'ONG Reclaim Finance, les banques "revoient à la marge les mesures qu'elles avaient déjà prises pour la plupart et semblent s'aligner sur le plus petit dénominateur commun".

En 2019, les banques ont initié une sortie programmée du charbon, saluée en son temps par les organisations de protection de l'environnement. Fin 2020, celles-ci ne finançaient plus les entreprises impliquées dans le charbon "que" de  2,1 milliards d'euros, soit 0,16% du portefeuille de crédit aux entreprises. En comparaison, elles ont rappelé, ce lundi, qu'en revanche, les énergies renouvelables ont été financées en 2020 à hauteur de 44,3 milliards d'euros.

Quand le gaz de schiste menaçait l'Aveyron

Dans la première partie des années 2010, le groupe pétrolier Schuepbach avait déposé des permis d'exploitation de gaz de schiste, alors en vogue dans le monde entier,  à Nant dans le Sud-Aveyron, ainsi qu'un autre en Ardèche. S'en est suivi une lente bataille juridique avec des actions militantes sur le terrain, comme ce défilé "Non au gaz de schiste" des "acteurs" de "Tous au Larzac" au festival de Cannes en 2011. Bataille qui s'est terminée en décembre 2015 par l'abrogation du permis de construire sud-aveyronnais, ainsi que d'un autre, ardéchois. Le groupe Schuepbach aura beau faire, les choses en resteront là.

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