Rodez. Le don de poésie de la famille de Jacques Sénesse

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  • Jacques Sénesse. Jacques Sénesse.
    Jacques Sénesse.
Publié le
Eric Guillot

Après le décès de ce poète qui était également médecin anesthésiste de l’hôpital Combarel, ses filles ont décidé de faire don aux personnes intéressées le livre de poésie de leur père.

"J’aime que les gens que j’aime/voyagent dans ce que j’écris/comme dans un pays", écrivait en incipit de son poème Jacques Sénesse dans A contre-néant. Nul doute que durant son enfance Jacques Sénesse hérita de la fibre artistique de ses parents : dont son père, magistrat, était également un peintre bien connu et très apprécié à Tahiti. "Diariste depuis l’âge de 14 ans, lorsque mes parents me mirent en pension au lycée de Cahors pendant les trois ans de leur séjour en Côte d’Ivoire ; je déversai dans mon journal tous mes états d’âme, mon spleen d’exilé, ma solitude, les tourments et les questions auxquels incite l’adolescence", écrit-il dans Prologue extrait de son poèmes-journal d’adolescence, paru en 2009. "Depuis lors – poursuit-il – je n’ai jamais cessé d’écrire dans ce journal pendant les dix ans de mes études de médecine puis ma vie professionnelle."

En 1951, Jacques passe son baccalauréat à Brazzaville où sa famille est installée. Il s’inscrit à la faculté de médecine d’Alger, puis doit continuer ses études à Toulouse. En 1959, il renonce à la psychiatrie pour s’inscrire durant l’été en anesthésiologie, comme sa jeune épouse, Suzanne. Mais à cause de la guerre en Algérie, il est incorporé le 2 mars 1961 pour effectuer ses classes à Montauban.

Le 13 août, affecté dans un contingent, il embarque à Collioure pour Alger, avant de rejoindre Oran où il travaillera à l’hôpital, puis aura un poste à Aïn Sefra et au fort Saint-Louis. Quelques mois plus tard, il rejoindra un hôpital à Constantine, puis El-Milia (en Kabylie), Biskra et enfin Bône. En août 1962, il loge à la cité universitaire et travaille à l’hôpital de Lille. Enfin, il s’installera définitivement à Rodez où il exerça, près de 40 ans, son métier de médecin anesthésiste, à l’hôpital Combarel.

Mais Jacques était aussi poète, dessinateur, photographe, sculpteur, musicien… Cette personnalité hors du commun, aux multiples facettes, cet artiste talentueux excellait dans diverses formes artistiques, notamment dans la sculpture. Deux importantes expositions lui seront consacrées : la première au Centre européen à Conques et la seconde, à la MJC d’Onet-le-Château au printemps 2012.

Ses créations grandeur nature ont fait l’objet d’un vif enthousiasme auprès du public. Ce n’est qu’à l’âge de 37 ans que Jacques Sénesse a commencé à écrire sous forme de dossiers, des poèmes, puis à les grouper en volumes, "influencé et stimulé par mon entrée au club de poésie à Rodez en 1978 ".

En 2009, en parcourant les quelque 1 500 pages de son journal, tenu durant une quinzaine d’années, cela lui donne l’idée de constituer un nouveau recueil de poésie "qui reflète mes premiers pas dans cet art et permet de juger de mon évolution dans la forme" écrit-il dans son Poèmes-Journal d’adolescence. Depuis les années 1990, il ne cessera de publier régulièrement des recueils, totalisant à ce jour, une trentaine d’ouvrages.

Suite au décès du docteur Jacques Sénesse survenu le 7 février 2021, à l’âge de 87 ans, Sylvie et Laurence, ses filles, ont décidé d’offrir à toutes les personnes intéressées les livres de poésies de leur père. Ils sont disponibles à la galerie des métiers d’art Bshop (13, rue Béteille).

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