L’hôtel Concortel à Paris ou la belle saga de la famille Cenreaud originaire de Saint-Geniez-d'Olt

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  • Alors que Christiane Cenreaud et son mari Michel (décédé en 2009) ont pris  les rênes de l’hôtel Concortel en 1977, leur fils éric a rejoint l’établissement en 1995 et en a pris seul les commandes au décès de son père. Cinquième génération de la famille Cenreaud, Baptiste attend son heure...	Rui Dos Santos Alors que Christiane Cenreaud et son mari Michel (décédé en 2009) ont pris  les rênes de l’hôtel Concortel en 1977, leur fils éric a rejoint l’établissement en 1995 et en a pris seul les commandes au décès de son père. Cinquième génération de la famille Cenreaud, Baptiste attend son heure...	Rui Dos Santos
    Alors que Christiane Cenreaud et son mari Michel (décédé en 2009) ont pris les rênes de l’hôtel Concortel en 1977, leur fils éric a rejoint l’établissement en 1995 et en a pris seul les commandes au décès de son père. Cinquième génération de la famille Cenreaud, Baptiste attend son heure... Rui Dos Santos
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A Paris, Rui DOS SANTOS

A la tête de l’établissement depuis 2009 au décès de son père, Eric, originaire de Saint-Geniez-d'Olt, a pris le relais de Christiane, sa maman. Baptiste, son fils, se prépare pour la relève.

Quarante-six chambres, une clientèle composée à 80% d’hommes d’affaires et, pour le reste, essentiellement de touristes, quatorze salariés. Situé à deux pas de l’église de La Madeleine, tout proche de L’Olympia ou de L’Opéra, non loin des Champs-Elysées, de la place de la Concorde, du Jardin des Tuileries ou du Louvre, l’hôtel Concortel est entre les mains d’Eric Cenreaud, quatrième génération d’une famille d’hôteliers. Christiane, sa maman, est toujours présente, avec des passages quotidiens, tandis que la relève se prépare puisque Baptiste, son fils, commence à poser quelques orteils. Souvent le jour, parfois la nuit.

Eric Cenreaud est né fin 1971 (les bougies du demi-siècle sont commandées !) dans le... 12e arrondissement de Paris. Ca ne s’invente pas ! Après une scolarité classique, il a choisi un BTS action commerciale, avec une année à San Fransisco. "Je voulais faire de la vente, mon point faible était l’anglais", se souvient-il. De retour des Etats-Unis, il s’est orienté vers le management hôtelier et, après divers stages et avoir effectué son service militaire, il a intégré l’affaire familiale en 1995. Il en a pris les rênes en 2009 au décès de Michel, son père.

Originaire de Saint-Geniez, il n’a pas coupé le cordon avec le pays. Il ouvre le tiroir à souvenirs : "C’est là-bas, chez ma grand-mère paternelle, que j’ai passé toutes mes vacances quand j’étais enfant et adolescent. à la différence de nombreux autres jeunes, je prenais l’avion et non pas le célèbre train des Rouergats, et je n’ai jamais été membre d’un groupe folklorique". Il continue d’ailleurs de cultiver ce lien fort avec l’Aveyron, avec des séjours les plus fréquents possibles et partageant sa vie avec Sandrine, une Aveyronnaise originaire de Bozouls, installée également à Paris mais dans la restauration.

"Tu parles trop mon fils !"

Voilà plus d’un quart de siècle qu’Eric Cenreaud tient les rênes du Concortel. Avec un grand sourire, lançant un regard plein de tendresse vers sa maman, il glisse : "Mais je suis encore surveillé !". La formule amuse la jeune octogénaire : "Je te l’ai toujours dit, tu parles trop !". Originaire du Cantal, Christiane Cenreaud a baigné dès sa naissance dans cet univers car ses grands-parents étaient hôteliers : à Aurillac du côté de sa mère et à Vic-sur-Cère du côté de son père. Ses parents sont montés à Paris après la Seconde Guerre mondiale et ont ouvert un bureau de tabac, place des Deux écus, près de la Bourse de Commerce, dans le 1er arrondissement. Il y a eu ensuite l’hôtel Balmoral en 1963 dans le 17e arrondissement.

Et c’est en 1977 que, avec son mari, elle a rejoint cet établissement qui s’appelait auparavant le Family Pasquier, qui était devenu le Concorde et qui a été rebaptisé le Concortel. L’aventure dure toujours, avec son fils, et elle y passe tous les jours : "J’ai connu le "Désolé c’est complet", avec un taux de remplissage de 93 ou 94% sur l’année. Aujourd’hui, les choses ont quand même un peu changé avec internet, les réservations de dernière minute, des séjours plus courts...". Quelles sont ses relations avec son fils ? Elle prend son temps, avant de répondre, l’œil malicieux : "Je m’autorise à tout, mais je réfléchis bien avant de le dire !". Non loin de là, l’intéressé sourit.

Au milieu, il y a Baptiste, le représentant de la 5e génération, partagé entre le salers de mamie et le laguiole de papa ! Il est né en 2000, dans le 17e arrondissement parisien. Pour lui, "l’histoire du Concortel n’était pas écrite" : "Ce n’est que récemment que j’en ai pris conscience. Je me cherchais et c’est en classe de seconde que je me suis décidé à prendre cette voie". Il a choisi le Centre de management hôtelier, rue Saint-Lazare (dans le 9e),la même école que son père avait fréquentée (elle s’appelait alors l’Institut Maxim’s). Il vient de boucler sa troisième année, il lui en reste deux. "C’est une grande fierté d’imaginer prendre la suite de mamie et de papa mais c’est également beaucoup de pression, reconnaît-il volontiers. J’espère que je serais à la hauteur".

Avant de devenir le maître des lieux, il envisage de toute façon de "vivre quelques expériences ailleurs", sur les traces de son père, notamment aux Etats-Unis et en Asie. "Je veux goûter à cette culture pour mieux les accueillir ensuite à l’hôtel", souligne-t-il. Pour l’heure, et avant la photo dans la cour intérieure de l’hôtel, les trois Cenreaud sortent un calendrier pour fixer la date de la prise en mains par Baptiste. Le verdict tombe : "Entre 2027 et 2030". L’heure de la retraite n’a pas encore sonné pour Eric...

L’hôtel Concortel est situé au n°21 de la rue Pasquier, dans le 8e arrondissement de Paris. Réservations au 01 42 65 45 44.
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