Prix des carburants : pourquoi l'Etat ne veut pas baisser ses taxes ?

  • Non, l'Etat ne baissera pas ses taxes sur les carburants.
    Non, l'Etat ne baissera pas ses taxes sur les carburants. repro CP - archives
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Le gouvernement est plutôt favorable au chèque carburant mais rechigne à baisser les taxes qu'il applique à ces mêmes carburants. Explications.

Le ministre de l'Economie Bruno Lemaire l'a dit ce lundi 18 octobre : "il reste du travail à faire", mais c'est l'option du chèque carburants qui est préférée par le gouvernement pour contrer l'effet néfaste de la hausse du prix des carburants sur les bourses des ménages.

Le chèque carburants, ce ne sera donc pas pour tout de suite. Malmené déjà par la hausse des tarifs du gaz et de l'électricité, l'Etat y a répondu avec un versement en décembre prochain d'un "chèque énergie" de 100 euros qui profitera à quelque 6 millions de foyers. Un coût donc de 600 millions d'euros. Sans oublier des prix de l'électricité plafonnés en février qui sera un manque à gagner de 5 milliards d'euros pour ses caisses. Ni la baisse de la fiscalité sur le gaz que l'Etat pourrait pratiquer au 1er janvier prochain... en attendant deux nouvelles hausses massives du tarif réglementé de 19,5% attendues pour ces mois de novembre et décembre, a détaillé le Huff Post.

Alors, baisser les taxes que l'Etat pratique sur les carburants n'entre pas dans la politique du gouvernement, quand bien même cela soulagerait le portefeuille des Français. Le "quoiqu'il en coûte" est fini, l'heure est à compter ses sous.

Actuellement, sur un litre de gazole à 1,55 euro, les taxes d'Etat représentent environ 90 centimes (TICPE et TVA). Bruno Le Maire l'a dit ce lundi, même si le gouvernement retirait un petit centime de ces taxes, cela voudrait dire “un demi-milliard d’euros” en moins dans les caisses de l’État. 

LCI a fait le calcul : les Français "brûlent" 33 millions de tonnes de gazole par an (précisément 32,8 M de tonnes en 2019, selon les derniers chiffres). Avec des taxes à 90 centimes sur le prix d'un litre, l'Etat engrange donc 29,52 milliards d'euros par an. Avec une réduction d'un centime, le manque à gagner pour l'Etat serait de  328 millions d'euros. Avec les taxes sur les SP95 et SP98, on atteindrait toujours selon LCI 413 millions d'euros. Bruno Le Maire n'était donc pas loin. De toute manière, une telle baisse d'un centime sur le prix d'un litre de carburant, les Français ne verront pas", a conclu le ministre.

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