Aveyron : "Comment j'ai vaincu le cancer du sein"
Octobre rose vise à sensibiliser au dépistage du cancer du sein. Lutter aussi contre le tabou entourant cette maladie. Une Decazevilloise ayant vaincu un cancer témoigne anonymement.
Aujourd’hui encore, il est difficile de parler du cancer, mot encore tabou. Mais cette maladie se soigne, avec des épreuves à franchir, on en guérit. Et il y a une vie après le cancer.
Nous l’appellerons "Gilberte" car elle souhaite garder l’anonymat. Cette Decazevilloise nous livre son témoignage. Les patientes et patients sont confrontés à un genre de double peine, subissant la maladie mais également leurs émotions. Des souffrances qui restent bien trop souvent silencieuses.
Quels étaient vos symptômes?
En avril 2000, à 49 ans, j’ai remarqué par hasard une petite sérosité sur ma lingerie blanche au niveau d’un sein. Une amie, qui avait eu ce genre d’ennui, m’a conseillé d’aller voir un docteur. Il a été réactif et m’a envoyée sur Toulouse. Là-bas, j’ai été reçue par la professeure Françoise Bonnet, qui a soigné de nombreuses personnes sur le Bassin. J’ai eu une biopsie début juin.
Comment avez-vous appris la maladie ?
Le 15 juin, la professeure m’a appelée. Elle m’avait dit que si on ne vous appelle pas, tout va bien… L’angoisse est vite montée, diagnostic : cancer in situ des canaux lactaires. Je ressens un choc. Avec mon mari, qui m’a bien soutenue, nous avons décidé de ne pas en parler aux enfants qui avaient alors 7 et 9 ans. Françoise Bonnet s’est montrée rassurante, le cancer n’en était qu’à ses débuts mais il fallait agir vite. Elle m’a proposé l’ablation du sein dans les trois mois, ce qui aura comme avantage de ne pas faire de rayons ni de chimio.
Comment s’est passée l’opération ?
J’ai été opérée le 7 juillet, l’ablation a été suivie de la reconstruction du sein, le 17 juillet on m’enlevait les points. L’avantage de reconstruire juste après permet aux peaux de se reconstituer plus facilement, la prothèse est formée avec une poche de sérum physiologique. On doit porter un soutien-gorge approprié. Puis, j’ai ressenti un manque. J’ai eu des douleurs et des sensations désagréables mais je n’ai pas souffert comparée à d’autres personnes.
Et le retour à la vie normale ?
J’ai souhaité reprendre le travail pour me changer les idées. Je ne voulais pas rester à la maison à me morfondre. Petit à petit, on intègre la prothèse et on vit avec. En janvier 2001, j’ai fait de la gymnastique d’entretien et en juillet 2001, soit un an après l’opération, j’ai pu retourner à la piscine. Pendant trois ans, je voyais Françoise Bonnet qui venait à Rodez, avec des contrôles tous les 6 mois. Depuis, une fois l’an, je fais une mammographie de l’autre sein. Au fil des ans, le doute s’estompe. Nous en avons parlé à nos enfants lorsqu’ils ont été plus grands.
Avez-vous un message?
Ceci est mon expérience, chaque personne la vit à sa façon. J’ai eu besoin d’en parler peu après, lors d’un groupe de parole à Montbazens; ce fut ponctuel. Je transmets un message d’optimisme, on peut bien vivre après le cancer, je pratique la danse, le stretching et participe aux animations que propose l’Amicale Stéphane Ricci, la marche et le bal de l’Espoir...
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