Pour la ministre Sophie Cluzel, "l'Aveyron rattrape peu à peu son retard" en matière d'aide au handicap

  • La ministre est ce vendredi à Rodez.
    La ministre est ce vendredi à Rodez. Repro CP
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La secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre en charge des personnes handicapées est à Rodez ce vendredi 22 octobre pour décliner son action au gouvernement dans trois grands domaines pour lesquels le travail en commun avec le Département est essentiel. Et constater que l'Aveyron va désormais dans le bon sens. 

Rendre la MDPH plus réactive, développer l'habitat inclusif, favoriser l'emploi des travailleurs handicapés : Sophie Cluzel vient dynamiser une collaboration, entre l'Etat, le Département et les collectivités, qui porte ses fruits chaque jour un peu plus au bénéfice des personnes en situation de handicap. Mais il reste encore bien des choses à faire. 

Vous venez en Aveyron décliner trois thématiques majeures de l'action du gouvernement au bénéfice des personnes handicapées. Notre département est-il vraiment un exemple en la matière ?

Depuis le début du quinquennat, nous nous attachons à construire avec les Départements une politique en faveur du handicap qui soit équitable entre tous les territoires. Nous avons dessiné en ce sens une feuille de route que nous amplifions aujourd'hui, assortie d'un baromètre pour chaque Maison départementale des personnes handicapées, les MDPH. La Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie, CNSA,  a pointé du doigt de gros retards en Aveyron. Mais en près de deux trimestres, on a pu diminuer les délais d'action, en coconstruction avec le Département. Et avec l'appui de la CNSA, 170.000 euros d'aides ont été accordés en ce sens à l'Aveyron. 

Ainsi par exemple sur l'attribution du droit à vie pour les personnes handicapées, sujet très important, le taux d'octroi est passé en un an de 50% à 74% aujourd'hui. Et les délais de cet octroi ont été réduits, de cinq mois en 2019 à 3,7 mois aujourd'hui. Quand on travaille ensemble, on obtient des résultats et l'Aveyron rattrape peu à peu son retard. 

Simplification des démarches, droits à vie, réactivité, qualité de service... Autant d'objectifs que contient la feuille de route 2022 des MDPH. Le retard perçu ces temps derniers dans la mise en œuvre de cette feuille de route en Aveyron est-il lié à un manque de moyens ou un défaut d'organisation ?

C'est un peu tout à la fois. Et c'est aussi un problème national d'implication des présidents de Départements, qui fait que la situation reste inégale sur l'ensemble du territoire. C'est parfois un problème de déserts médicaux, parfois des problèmes de processus, d'organisation, d'outils informatiques...Dans un département rural ou étendu les aménagements pratiqués sont variables d'un territoire à un autre. Et le baromètre ainsi mis en place est un révélateur des situations.

Les collectivités en prennent-elles facilement conscience ? Comment travaillez-vous avec elles ? 

On travaille main dans la main avec chaque département, en appui avec l'Assemblée des départements de France. Ma méthode de travail, c'est l'engagement dans la confiance. L'État, comme les collectivités - et n'oublions pas les mairies car les personnes handicapées sont citoyennes de leur commune - ne peuvent rien faire tout seuls. Le handicap, faut-il le rappeler, est l'affaire de tous. 

Favoriser l'emploi des travailleurs handicapés est une mesure souhaitée par de nombreux gouvernements successifs, sans réels résultats : existe-t-il des freins à la mise en œuvre de cette politique ? 

C'est vrai que l'on a longtemps tourné en rond. Car on en a fait une affaire de spécialistes, d'experts. On a désormais simplifié tout cela avec Pole Emploi comme seule porte d'entrée. Il nous faut maintenant, concernant l'emploi accompagné, passer de l'obligation à l'envie et cela doit avancer plus vite. Et si ce sont les territoires qui font l'emploi, l'Etat doit avoir un rôle de facilitateur. Pour inciter les employeurs du secteur privé au recrutement, une aide de 4.000 euros leur est allouée. Et nous en sommes désormais en France à 21.000 contrats signés dont 70% en CDI. Et, depuis quatre ans, nous avons mis en place les Duodays, formule qui permet sur une journée, de mettre en relation, dans l'entreprise un collaborateur avec une personne handicapée, et démystifier ainsi le handicap au travail : 10% de ces rencontres débouchent sur une insertion. Les Ateliers du Rouergue, que je visiterai à Rodez sont d'ailleurs un exemple de réussite de la mise en œuvre de ces dispositifs...

Autre thématique phare que vous aborderez, à travers des visites de logements à Rodez : l'habitat inclusif. En quoi cela consiste-t-il ? 

Les personnes handicapées avaient jusqu'alors un choix binaire : un foyer collectif, ou rester chez soi avec un service d'accompagnement. L'Aide à la vie partagée (AVP) favorise une colocation à 5, 6 ou 7 personnes qui ont envie de partager des choses ensemble, organiser une vie sociale, culturelle... Des aides sont destinées à cela, elles peuvent être mises en commun en colocation. L'idée est de financer des animations de projets en cœur de ville. Aux Départements de se dépêcher de contractualiser avec l'Etat pour booster cette AVP, et aux bailleurs sociaux de suivre le mouvement. Il en va du vivre ensemble, au milieu de tous, et de changer la perception du handicap. Et sur toutes ces thématiques en particulier, je prendrai toujours mon bâton de pèlerin pour convaincre les Départements d'avancer avec nous. 
 

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