Aveyron : Lactalis AOP et Terroirs face au défi du recrutement

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  • Lactalis AOP est Terroirs est la maison mère de société des caves et de son roquefort. Une partie de ses activités sont basées dans au cœur du Combalou.
    Lactalis AOP est Terroirs est la maison mère de société des caves et de son roquefort. Une partie de ses activités sont basées dans au cœur du Combalou. Photo archives ML
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RICHAUD Guilhem

Première entreprise de l’Aveyron en termes de chiffre d’affaires, mais également en nombre de salariés, Lactalis AOP et Terroirs, la maison mère, notamment, de Société des caves, doit faire face à une pyramide des âges très défavorable et à une importante vague de départs à la retraite dans les années à venir. Pour faire face, elle ambitionne d’embaucher pas loin de 100 personnes par an pendant au moins trois ans. Une bonne nouvelle pour le territoire qui nécessite cependant un très gros travail interne pour trouver les bons candidats.
 

L’enjeu est de taille. Il est même fondamental pour une entreprise comme Lactalis AOP et Terroirs. La maison mère de Société des caves, connue pour être le plus gros fabricant de roquefort, mais qui produit et gère douze marques de fromages différentes et seize sites industriels à travers le sud de la France s’apprête à renouveler près de 30 % de son personnel du territoire en trois ans. Au printemps, elle a en effet annoncé l’embauche d’une centaine de personnes par an jusqu’en 2024, pour remédier aux départs à la retraite.

Un véritable défi pour une entreprise qui emploie un peu plus de 1 200 personnes entre ses sites de l’Aveyron et de la Lozère (au Massegros). "Nous devons gérer une pyramide des âges peu favorable sur plusieurs de nos sites, confirme Stéphane Auffret, directeur des ressources humaines de l’entreprise. Se pose donc la question de comment renouveler, d’autant plus que nous avons assez peu recruté ces dernières années." Si le sujet est brûlant, c’est que la question se pose pour de nombreux métiers. Dans les mois qui viennent, Lactalis AOP et Terroirs va donc chercher, sur l’ensemble de ses sites (voir l’infographie), des opérateurs de production, des chefs de ligne, des chefs d’équipes de production, des préparateurs de commandes, du personnel pour la gestion et l’entretien de ses véhicules, un laborantin pour le service qualité/hygiène, et de nombreux profils pour la comptabilité. Et ce n’est que le début… Le tout dans une période où les candidats ne se bousculent pas au portillon. En effet, avec un taux de chômage en Aveyron autour des 6 %, le réservoir de candidats est limité. Alors l’entreprise a dû repenser sa méthode de recrutement. "On ne peut plus se contenter de passer une annonce à Pôle emploi, détaille le DRH. La ressource en demandeurs d’emploi a fondu."

170 contacts pour une embauche

Pour s’adapter, Lactalis a fait le choix de renforcer son service des ressources humaines. Depuis deux ans, elle a créé un poste de chargé de recrutement, spécialisé dans le "sourcing". C’est Nicolas Flandrain qui est à la barre depuis quelques mois. "C’est un travail fastidieux, mais nécessaire pour trouver les candidats, détaille-t-il. On utilise les outils spécifiques existants en récupérant notamment des profils sur les CVthèques en ligne. C’est un travail beaucoup plus fastidieux que le retour à annonce, mais c’est nécessaire. On prend contact avec les profils qui nous intéressent et on tente de leur vendre notre projet." L’entreprise évalue à 170 le nombre de contacts nécessaires en moyenne pour une embauche. D’où la nécessité d’effectuer un véritable travail de fond et une veille tout au long de l’année, et d’anticiper les besoins sur plusieurs années. Surtout, les ressources humaines sont confrontées, lors de leur prise de contact avec les différents candidats, à plusieurs freins. "Pour la population de techniciens, le premier, c’est la mobilité, reprend Nicolas Flandrain. Les CVthèques sont souvent nationales et sur ces emplois-là, les candidats n’ont pas forcément la possibilité de bouger." Dans un souci de transparence, l’entreprise ne cache pas que l’image négative de l’agroalimentaire est également régulièrement mise en avant par les personnes contactées pas intéressées. Lactalis le sait. La branche basée dans l’Aveyron, qui a longtemps préféré vivre caché, s’ouvre de plus en plus. Une démarche nécessaire pour se rendre attractive, mais aussi trouver des soutiens, notamment auprès des collectivités locales, qui ont leur rôle à jouer dans les politiques territoriales. Le dernier frein, inhérent à l’activité même de Lactalis, notamment avec les horaires de travail décalées et l’activité saisonnière, est plus compliqué à adapter. Et les salaires dans tout ça ? Pour le DRH, "ce n’est pas un frein". "Nous sommes une entreprise qui s’appuie sur plus de 100 ans de dialogue social, avec des acquis conséquents, reprend Stéphane Auffret. Ce n’est pas forcément quelque chose sur lequel nous avons l’habitude de mettre l’accent, mais c’est un élément qui peut faire la différence." En effet, les avantages sont nombreux : navettes vers les lieux de fabrication, intéressement, primes de vacances, épargne salariale, restaurant d’entreprise ou panier-repas, logements dans le village de Roquefort… Divers acquis amenant à des salaires calculés sur 14,5 ou 15 mois, parfois 16, alors même que la convention collective de la profession n’en prévoit que 13.

Chez les cadres, le sujet de l’emploi du conjoint

Chez les cadres, les difficultés de recrutement sont différentes. S’ils sont plus mobiles, et souvent attirés par les atouts du territoire, la qualité de vie et les effectifs corrects dans les écoles, il est en revanche beaucoup plus compliqué d’apporter des réponses sur le sujet de l’emploi du conjoint. Stéphane Auffret appelle à davantage de communication avec les autres entreprises du territoire pour tenter de faire ressortir les offres et les profils qui pourraient être intéressants. Une idée dont la future agence d’attractivité, portée par le Département, pourrait se saisir, tant l’intérêt d’attirer des CSP+ en Aveyron est important.

Pour postuler : emploi.occitanie@fr.lactalis.com

L’alternance, une option pour former et garder les jeunes

En parallèle des embauches programmées, Lactalis AOP et Terroirs travaille également à recruter de jeunes alternants. Pour cela, chaque site industriel est en lien avec divers établissements scolaires. L’entreprise est également présente sur différents salons pour présenter ses activités. "L’alternance a l’avantage de nous permettre d’accompagner les jeunes dans leur formation, mais également de leur apprendre notre fonctionnement", détaille Stéphane Auffret, le DRH. Dans l’ensemble, l’entreprise arrive à garder 50 % des alternants à bac + 2 ou 3 (les autres continuent souvent les études) et entre 80 et 90 % de ceux à bac + 4 ou 5. Sur ces profils, il y a également une mobilité importante au sein du groupe. Par exemple, un jeune formé dans une filiale en Normandie, peut, s’il est intéressé, être embauché ensuite au sein d’AOP et Terroirs, basé en Aveyron. "Notre groupe à l’avantage de pouvoir proposer des postes intéressant dans la France entière", termine le DRH.
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