Cinéma: "Last Night in Soho", le thriller qui envoie valser le "Swinging London"

  • "Last Night in Soho", avec Anya Taylor-Joy et Matt Smith,  est un film d'horreur féministe qui pointe la misogynie des années 1960.
    "Last Night in Soho", avec Anya Taylor-Joy et Matt Smith, est un film d'horreur féministe qui pointe la misogynie des années 1960. Courtesy of Universal Pictures
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ETX Daily Up

(AFP) - Le "Swinging London" en prend pour son grade: "Last Night in Soho", qui sort mercredi en salles, est un film d'horreur féministe qui pointe la misogynie des années 1960, une époque souvent idéalisée.

Signé du Britannique Edgar Wright, auteur de comédies parodiques comme "Shaun Of the Dead" et du film d'action "Baby Driver", le film, un "thriller psychologique qui empreinte à l'horreur" selon lui, replonge dans les années 1960 à Soho, quartier de bars, théâtres, cinémas et bars de nuit dans le centre de la capitale.

Il suit le parcours d'Ellie (Thomasin McKenzie), une jeune Anglaise de province, ravie de monter à Londres pour ses études de mode. Obsédée par les sixties, elle rêve de retrouver l'ambiance de l'époque, et fuit la compagnie de ses camarades pour s'installer dans un meublé poussiéreux, tenu par une vieille dame (Diana Rigg, l'actrice culte de la série "Chapeau Melon et Bottes de Cuir").

Mais l'expérience va tourner au cauchemar, au fil de rêves horrifiques et schizophrènes où elle est replongée dans le Soho du passé, aux côtés d'une alter ego au destin tragique, jouée par Anya Taylor-Joy (la jeune prodige des échecs dans la série Netflix "Le jeu de la dame").

Cette dernière est une jeune chanteuse et danseuse qui rêve de faire carrière, dans un univers dominé par les hommes, à commencer par les managers. Derrière les paillettes, se cache un univers de paranoïa et de meurtres sordides, où la vie d'une femme ne pèse pas lourd, et dans laquelle Ellie va peu à peu s'enfermer à son tour.

Au-delà de l'hémoglobine et de la tension psychologique, le film entend régler ses comptes avec une époque mythifiée. "Romancer le passé, c'est dangereux", a souligné le réalisateur, lors de sa présentation à la Mostra de Venise.

"Plus on s'éloigne d'une époque, plus on a tendance à se concentrer sur ses aspects positifs. Les années 60 ont été réduites à la mode et à Carnaby Street (épicentre du Swinging London) ou aux habits chics d'Austin Powers. Mais tout ce qui se passe de mauvais maintenant se passait déjà à l'époque".

Impressionnant par sa maîtrise visuelle, son montage vitaminé et ses plans séquences qui font passer d'une époque à l'autre, le film aligne aussi une bande-son très nostalgique, toute en classiques des années 1960, quand le rock anglais rayonnait sur le monde.

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