Villefranche-de-Rouergue : fermetures de sites et suppressions de postes aux Finances publiques

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  • Damien Ichard et Anthony Gemarin, du syndicat FO, avec, au milieu, Richard Pons, de la CGT, devant le centre des Finances publiques,dans le quartier du Tricot, à Villefranche-de-Rouergue.
    Damien Ichard et Anthony Gemarin, du syndicat FO, avec, au milieu, Richard Pons, de la CGT, devant le centre des Finances publiques,dans le quartier du Tricot, à Villefranche-de-Rouergue. Photo MCB (DDM)
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GDM

Les représentants des syndicats FO et CGT s’insurgent contre la dégradation de leurs conditions de travail et l’éloignement imposé à la population.

Les Finances publiques sont touchées par le nouveau réseau de proximité. La première salve a été tirée le 1er janvier 2021 et la seconde le sera de janvier à septembre 2022. Cette soi-disant proximité s’est traduite par la fermeture de 41 sites des Finances en France en 2000, 21 en 2019 et 7 sont prévues pour 2022, selon les syndicats FO et CGT et leurs représentants, Damien Ichard, Anthony Gemarin et Richard Pons, qui parlent d’une même voix. À Villefranche-de-Rouergue, il ne reste plus que le service impôts des particuliers et la gestion comptable des collectivités.

Pas de proximité

Ce nouveau réseau de proximité a provoqué la fermeture de Villeneuve, Najac, Rieupeyroux, Baraqueville, Capdenac, Aubin, pour ne parler que de l’ouest du département… "On nous parle de maisons France services pour les remplacer mais nous n’y sommes pas présents ! De plus on s’aperçoit, que seulement 6 % de la population demande la DGFIP, donc il n’y a pas de proximité", concluent-ils. En outre, le service des Finances publiques n’est ouvert que trois matinées par semaine et deux matinées sur rendez-vous, sinon rendez-vous sur Internet. "On n’est pas contre les nouveaux moyens mais on remplace tout par Internet. Il n’y a pas de service public de proximité !", martèlent-ils. Et les syndicalistes de dénoncer la "réduction drastique du personnel. On enlève même certaines personnes de notre accueil pour renforcer la plate-forme nationale". Autre aberration, "le centre de contact délocalisé qui va bientôt ouvrir à Decazeville s’occupera de Marseille et pas de l’Aveyron", affirment-ils avant de reprendre : "En 20 ans on a subi 140 suppressions de postes. Sur le département, on est passé de 530 agents à moins de 400. Pour l’année à venir, plus de 100 départs à la retraite ne seront pas remplacés. Et on annonce 1 488 suppressions de postes en 2022 à la DGFIP en France. Alors on emploie des contractuels pour des contrats de trois sans titularisation et sans espoir d’y faire carrière. Pour l’instant, on en compte 7 sur le département mais on se dirigerait vers un taux à 27 %. Le plus grave c’est que pour remédier aux réductions d’effectifs, on abandonne certaines missions".

Google fera le boulot

"On compte par exemple 308 journées de retard de travail au service publicité foncière. L’avenir c’est Google, qui lui justement ne payait pas d’impôts, et devra faire le boulot de cadastre de l’état. On délègue à un mauvais payeur une fonction régalienne". Et les syndicats de dénoncer à la fois les réductions d’emplois qui entraînent une dégradation des conditions de travail et, parallèlement, des horaires d’ouverture au public en chute libre. "Ce sont plutôt des horaires de fermeture", disent-ils, amers. "On est devenu une administration loin des gens, surtout par rapport à la population vieillissante de l’Aveyron. On les exclut. Le paradoxe, c’est de nous éloigner des gens pour instaurer davantage de proximité. On nous parle d’humanisme et on est devant la froideur du numérique…"

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