Saint-Affrique : la cyberattaque dont la Ville a été victime pouvait-elle être évitée ?

  • Le Smica propose l'hébergement des données en data center (en photo, chez Caelis à Rodez) pour assurer la sécurité informatique des collectivités.
    Le Smica propose l'hébergement des données en data center (en photo, chez Caelis à Rodez) pour assurer la sécurité informatique des collectivités. Reproduction Centre Presse - Reproduction Centre Presse
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Difficile de répondre à cette question... Mais des solutions d'anticipation existent :  le Smica, sous l'égide du conseil départemental, en propose depuis deux ans pour sécuriser les collectivités. 

Le week-end des 23 et 24 octobre, les services de la mairie de Saint-Affrique, mais aussi de son CCAS et de la communauté de communes subissaient un piratage informatique rendant inaccessibles un grand nombre de données. De plus, cette cyberattaque neutralisait partiellement les courriers mails et les appels téléphoniques. Une situation très problématique pour la collectivité qui a aussitôt "transporté" ce qui pouvait l'être, à des fins d'analyse, dans une société vendéenne spécialisée dans les cyberattaques. Et espère désormais un rapide retour à la normale.

Outil coopératif

Cette malveillance, aux lourdes conséquences, met en lumière la vulnérabilité des collectivités, souvent bien moins armées que les entreprises. Bien malin qui pourrait dire, une fois le sinistre survenu, ce qu'il aurait fallu faire pour l'éviter. Pourtant des solutions d'anticipation existent. En Aveyron, en marge des prestataires privés, c'est un organisme public créé il y a trente ans par le conseil départemental, qui vient en aide aux mairies, intercommunalités, CCAS et tout ce que la sphère publique territoriale compte de structures en attente de solutions numériques. Le Syndicat  mixte pour la modernisation et l’ingénierie informatique des collectivités ou établissements publics adhérents (Smica) est un outil coopératif dont l'objectif est de mutualiser, accompagner mais aussi anticiper les problèmes, dans un univers complexe en perpétuelle évolution. 

Hébergement et mutualisation

À la lecture de la mésaventure de Saint-Affrique, on relèvera que le Smica propose pour les collectivités des solutions d'hébergement de données dans un data center dédié à ce stockage, "et même sur plusieurs sites, pour chacune des structures, avec mises en place de sauvegardes. La même donnée est ainsi protégée en plusieurs endroits", explique Julien Sarragossa, administrateur systèmes au Smica. Mais il prévient aussitôt: "C'est un moyen de diminuer la casse en cas d'attaque, mais il ne faut pas oublier que le risque zéro n'existe pas"

Le Smica se propose ainsi de mutualiser cette solution entre plusieurs collectivités. "Incendie, inondation, foudre, cyberattaque... Les mairies qui travaillent seules dans leur coin se mettent en danger", relève ainsi Julien Sarragossa. Pour autant ce "service hébergement" n'existe que depuis deux ans au Smica qui ne compte pour cette option qu'une  petite vingtaine d'adhérents en Aveyron, Saint-Affrique n'en faisait pas partie. "C'est toujours l'incident qui génère la prise de conscience pour les élus. Il faut que ceux-ci comprennent que c'est un outil de travail, comme une assurance", tempère Julien Sarragossa reconnaissant que la solution d'hébergement proposée par le Smica est récente et encore peu connue. Et même un peu onéreuse. "Grâce à la mutualisation, ce n'est finalement pas cher. Mais il faut reconnaître que pour les communes, cela reste un nouveau coût, quoi qu'il en soit".

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