Comment la dépression affecte-t-elle le cerveau ?

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    Comment la dépression affecte-t-elle le cerveau ?
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Destination Santé

En cette journée européenne de la dépression, focus sur un aspect méconnu de la maladie : ses effets sur l’activité cérébrale.

De la dépression, on connaît les symptômes : tristesse intense et quasi-permanente, anxiété, perte d’intérêt et de plaisir, fatigue, ralentissement psychomoteur, troubles de la concentration… Mais, comme le dit l’Inserm, elle n’est pas " qu’une affaire de psychisme confronté aux soubresauts de l’histoire personnelle ". En effet, en cas d’épisode dépressif, " l’activité cérébrale impliquée dans la régulation émotionnelle est bouleversée, et sa dynamique désynchronisée ".

C’est ce qu’a découvert le pédopsychiatre et directeur de recherche Inserm Jean-Luc Martinot avec son équipe de l’École normale supérieure Paris-Saclay. Les chercheurs se sont intéressés aux cerveaux d’adultes atteints de trouble dépressif majeur (dont les symptômes durent au moins deux semaines). Tous avaient connu leurs premiers épisodes dépressifs au cours de l’adolescence.

Inflexibilité

Grâce à l’IRM et à un modèle mathématique appelé "chronnectome", les scientifiques ont ainsi pu établir un lien entre la sévérité et les types de symptômes éprouvés, et la dynamique de la fonction cérébrale dans le temps. Chez les personnes atteintes de trouble dépressif majeur, ils ont observé une forme d’"inflexibilité" du fonctionnement de cinq réseaux cérébraux, entraînant une communication moins efficace entre les différentes régions du cerveau.

" L’activité du réseau limbique, par exemple, était associée à la sévérité de la dépression, et son inflexibilité dynamique, à l’intensité de la tristesse éprouvée par le patient. Les altérations dynamiques du réseau fronto-pariétal, quant à elles, étaient associées à des pensées négatives, et à des symptômes physiques comme le manque de sommeil, d’appétit et de vitalité ".

Le trouble dépressif majeur qui débute à l’adolescence comporterait donc une synchronisation anormale des régions cérébrales impliquées dans le traitement et la régulation des émotions. Pour le Dr Martinot, cela signifie que "l’équilibre dynamique entre ces réseaux pourrait constituer, à terme, une cible pour des interventions thérapeutiques qui viseraient à réguler l’état émotionnel".

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