Entre Millau et Rodez, le retour du train se précise

  • Entre Rodez et Sévérac, la végétation a repris ses droits sur la ligne.
    Entre Rodez et Sévérac, la végétation a repris ses droits sur la ligne. Centre Presse - José A. Torres
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La Région Occitanie vient de voter une enveloppe pour relancer des études, mais aussi la rénovation de gares.

2026. L'objectif est clair, affirmé et revendiqué. La Région Occitanie souhaite qu'à cette date, des trains recirculent entre Rodez et Millau. Cela fera alors quasiment 10 ans que plus aucun TER n'a circulé sur ces rails puisque la dernière liaison entre la préfecture et la cité du gant date de décembre 2017. À ce moment-là, il n'était plus sécurisé de faire circuler des trains sur la ligne, à cause de la vétusté de la voie. La Région, qui a en charge les transports régionaux, avait décidé de mettre à la place des bus, mais n'a jamais abandonné l'idée, de rouvrir un jour la ligne. 

D'ailleurs, Carole Delga avait, de longue date, assuré que l'Occitanie mettrait le budget nécessaire pour réhabiliter la ligne, qui passe via Sévérac et qui serait aussi très utile pour le transport des scolaires. Si le tronçon entre la cité du gant et Sévérac reste actif avec le passage du train Aubrac (entre Béziers et Neussargues), plus aucun wagon ne circule sur la voie entre Rodez et Sévérac. À tel point que la ligne, qui longe en grande partie la RN88, est désormais recouverte par la végétation.

Un dossier mené en parallèle de la RN88

Depuis plusieurs années, la Région s'agace d'ailleurs de la gestion du dossier par la SNCF, qui a la délégation de l'exploitation de la ligne et qui freine des quatre fers sur ce projet, quand bien même l'institution, donneur d'ordre, a depuis les états généraux du rail en 2016, classé ce tronçon comme prioritaire, comme cinq autres à travers l'Occitanie. En effet, si l'institution souhaite également prendre la main sur la RN88 et le passage en 2x2 voies sur le tronçon Rodez-Sévérac, elle ne souhaite pas pour autant abandonner le train, mode de transport alternatif à la voiture. 

L'ambition est affichée depuis plusieurs années : une liaison de gare à gare en environ une heure, un cadençage quotidien sur des horaires adaptés pour les scolaires, mais aussi les travailleurs, une souplesse qui permette de rajouter des rames additionnelles si le besoin se fait ressentir et la possibilité d'intégrer le dispositif du train à
1 €. Le cahier des charges est ambitieux et s'il est atteint, il fera du train une alternative crédible à la voiture et au car, au moins pour la liaison entre les deux villes.

Des fonds pour des études et pour la rénovation des gares

Ce projet aura nécessairement un coût. Et la Région est prête à l'assumer. Des études préliminaires ont été lancées en 2018 et ont abouti, courant 2019, à un premier chiffrage d’un chantier allant de 130 à 160 millions d’euros. Cette somme se décompose en deux enveloppes : la première, allant de 80 à 100 M€, concerne le tronçon Rodez-Sévérac. C'est là que le chantier est le plus gros. En effet, il faut tout refaire. L'existant est en friche et ne pourra pas être réhabilité. Il faudra tout refaire. Dans ce cadre-là, il faudra envisager d'aménager de nouvelles zones où les trains pourront se croiser. En effet, la ligne actuelle ne se compose que d'une seule voie, ce qui empêche la mise en place d'un cadencement efficace.

Pour la portion entre Sévérac et Millau, c'est un billet allant de 50 à 60 M€ qui a été chiffré. Et cela ne comprend pas le travail nécessaire pour la mise aux normes de sécurité des passages à niveau. En commission permanente en fin de semaine dernière, la Région Occitanie a voté une enveloppe de 5 M€ pour le financement de l’étude et de la maîtrise foncière. Un premier pas qui va s'accompagner de crédits pour financer la rénovation des gares d'Aguessac et de Bertholène, ainsi que pour la mise en accessibilité du pôle multimodal (gare et gare routière) de Millau. Un premier pas, mais aussi un signe important pour les usagers, qui espèrent rapidement entendre à nouveau siffler le train...

Le 15 novembre, le fret revient en Aveyron

C’est le 15 novembre que la Société coopérative Railcoop, basée à Figeac (Lot), qui porte pour objectif de "remettre des trains dans les territoires où il n’y en a plus" ouvrira sa première ligne de fret régional. Le ministère de la Transition écologique lui a octroyé sa licence ferroviaire pour relier Toulouse Saint-Jory et Viviez-Decazeville en passant par Capdenac.

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