600 € la pilule de molnupiravir : pourquoi la France en achète pour 30 millions d'euros ?

  • Une petite pilule qui coûte plus de 600 €.
    Une petite pilule qui coûte plus de 600 €. - Illustration L'Indep'
Publié le , mis à jour

La France a commandé 50 000 unités de cette pilule qui divise par deux le risque d'hospitalisation pour les cas positifs. Mais le médicament reste onéreux.
 

En attendant l'autorisation de mise sur le marché de son produit, selon le laboratoire américain Merck, le molnupiravir diminuerait par deux le risque d'hospitalisation, en réduisant les formes graves de la maladie. Son mode d'utilisation, par voie orale, est en outre moins contraignante sur le plan médical. Ce médicament est destiné  à traiter à un stade précoce les cas positifs, et principalement les " sujets à risque non vaccinés", d'après le Conseil scientifique français.

Toutefois, selon France Info, ce médicament seul n'éradique pas la pandémie. Et le média de citer Mathieu Molimard, professeur en pharmacologie, président du CHU Pellegrin, à Bordeaux, pour lequel "il ne faut pas s'attendre à un médicament miracle qui va tout changer".  Selon lui, c'est un "petit progrès qui se rajoute aux autres", complémentaire donc de la vaccination.

Pour les plus fragiles, mais à quel prix

Non seulement le molnupiravir n'est efficace qu'à 50 %, mais de plus son coût est encore onéreux : 700 dollars, soit 603 € la pilule. Les Etats-Unis ont ainsi commandé 1,7 million de doses pour 1,2 milliard de dollars (1,035 milliard d'euros). La France, qui en a acheté 50 000 doses, va donc débourser plus de 30 millions d'euros pour le molnupiravir, avec une livraison qui n'interviendra pas avant fin novembre ou début décembre.

De plus, ces 50 000 pilules ne permettront de traiter que 5 000 patients, puisque le traitement prévoit deux pilules par jour pendant cinq jours. Soit un coût de plus de 6 000 euros pour un patient, quand une dose de vaccin coûte aux alentours de 20 €.

Le molnupiravir est donc pour l'heure destiné à être un traitement de complément à destination des personnes les plus fragiles des pays riches, même si un accord a été signé ce mercredi entre Merck et le Medecine Patent Pool, un organisme de l'ONU en vue de faciliter l'accès au médicament à un prix abordable pour 105 pays pauvres ou en développement. La fondation Gates a annoncé également investir 120 millions de dollars dans le molnupiravir, notamment pour encourager la production de génériques du médicament par des entreprises, en Inde notamment.

Les laboratoires Merck prévoient de fabriquer 100 millions de pilules d'ici la fin de l'année.

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