Espalion : la liberté guidant le pinceau de Maartje Heymans

  • Touche à tout, Maartje joue du n’goni, la guitare traditionnelle du Mali. Une parenthèse musicale avant de s’atteler à une nouvelle série de toiles qui illustreront sa participation au prochain salon de Nice Art Expo au printemps 2022.
    Touche à tout, Maartje joue du n’goni, la guitare traditionnelle du Mali. Une parenthèse musicale avant de s’atteler à une nouvelle série de toiles qui illustreront sa participation au prochain salon de Nice Art Expo au printemps 2022.
  • Touche à tout, Maartje joue du n’goni, la guitare traditionnelle du Mali. Une parenthèse musicale avant de s’atteler à une nouvelle série de toiles qui illustreront sa participation au prochain salon de Nice Art Expo au printemps 2022.
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    Touche à tout, Maartje joue du n’goni, la guitare traditionnelle du Mali. Une parenthèse musicale avant de s’atteler à une nouvelle série de toiles qui illustreront sa participation au prochain salon de Nice Art Expo au printemps 2022.
Publié le
Olivier Courtil

Artiste peintre néerlandaise installée à Espalion, Maartje Heymans peint comme elle vit, à l’instinct, en toute simplicité pour sublimer la nature. Hors des sentiers battus, hors cadre avec ses fresques murales et ses vitrines du Nord-Aveyron, elle se nourrit des rencontres portées par le hasard pour égayer le quotidien et célébrer la beauté qui se cache en chaque être humain.

J’écris ton nom" revenant comme une injonction dans le poème "Liberté" de Paul Eluard lui sied à merveille. Maartje Heymans est née pour porter la liberté au-dessus de la grisaille et des pavés. Son pinceau remplace les mots. "J’aime la diversité, travailler la peinture à huile avec l’intuition, c’est le hasard qui fait l’œuvre", glisse Maartje Heymans, au parcours artistique aussi atypique que sa vie puisque sans plan de carrière. C’est la liberté qui porte et qu’elle expose en retour. Loin des idées et des images reçues, elle est en marge. Par choix.

C’est en 2006 que cette Néerlandaise a choisi de s’installer en France, à Espalion. "Nous partions souvent en vacances avec mes parents en France, nous avons même vécu un moment en Corse au début des années 60 où je me souviens du soleil, du bleu du ciel, des odeurs…" Maartje Heymans a ainsi franchi le pas, laissant son travail d’illustratrice – car ce n’est pas la peinture flamande qui la porte mais l’œuvre de Gustave Doré – et les Beaux-arts. "Je veux faire comprendre pourquoi je suis ici, faire prendre conscience de la beauté qui nous entoure. Les Hollandais viennent en France pour la nature", assure-t-elle. Dans sa quête, le cœur batave et français de Maartje Heymans a le goût de l’aventure, du voyage. Géographique et au gré des rencontres humaines. Ainsi, elle peint des fresques murales avec les élèves comme à Mur-de-Barrez ou au Nayrac, hors cadre, comme un prolongement de la nature en y associant les humains. Rencontrer pour partager. "La nature fait toujours le lien", résume-t-elle. L’être humain s’y trouve même à l’intérieur. Et elle le trouve puisque moins on cherche, plus on trouve. "Je pars d’ici, je vois la fin mais pas la façon pour le faire, il y a une énergie." Ce travail instinctif est porté par son imaginaire. On pense au roman de Michel Chaillou "Le ciel touche à peine terre" dont l’action se déroule justement aux Pays-Bas où l’eau et le ciel ne font qu’un. Comme dans un songe. La réalité se confronte à ce qui nous dépasse. Et la peinture est le moyen de son expression.

Elle se retrouve dans l’innocence des enfants s’élevant sans tabou, non conditionné. "L’enfant va à l’essentiel", dit-elle. En toute liberté. Maartje Heymans tend vers l’épure, l’essentiel, le geste simple. Qu’elle rende hommage au cinéma de l’entre-deux-guerres ou qu’elle égaye les vitrines des commerçants comme elle l’a fait à Espalion, à Estaing et ailleurs, ce qui compte c’est l’instant présent. Retrouver le paradis perdu de l’enfance. Et elle n’est pas la seule. "Les gens veulent sortir de la morosité, ils veulent des couleurs, de la gaieté", conclut-elle. Elle est là pour en donner. En toute liberté.

Maartje Heymans a le pinceau mais aussi le rythme dans la peau. Elle a ainsi fondé l’association Boya Boya jouant, entre autres, de la musique africaine qui ouvre à l’art et la culture en général. Cette citoyenne du monde se concentre actuellement sur la peinture, proposant des cours à Saint-Hilarian à Espalion, le vendredi, de 14 heures à 16 heures, ouvert à tout public.
Renseignements au 06 06 44 23 72. Atelier quai du 19 mars 1962, 12500 Espalion. artefresc@gmail.com

 

Trouver le juste équilibre

Aux Pays-Bas, Maartje a passé vingt ans dans l’éducation des adultes et exercé en France faisant fonction d’enseignant comme elle le fait actuellement à Saint-Hilarian, à Espalion. De ces nombreuses expériences, elle fait remarquer que "quelle que soit la filière, qu’on donne un cours, qu’on organise un stage ou qu’on soit titulaire dans un lycée, on doit toujours passer par le même processus : préparer, enseigner, réviser. C’est très satisfaisant d’avoir à nouveau rendu un élève heureux mais en tant qu’artiste, j’ai un besoin de développement personnel et le métier d’enseignant est parfois en contradiction avec cela".

L’alternative, selon elle, est le studio de co-working permettant de travailler sur un projet participatif.

À partir du 16 novembre le musée Soulages propose une exposition consacrée au mouvement CoBrA et à l’artiste Gaston Chaissac, peintre et poète français (1910-1964). Maartje se dit admiratrice de ce mouvement fondé après la Seconde Guerre mondiale par des artistes flamands et hollandais (Copenhague, Bruxelles, Amsterdam). "C’était une protestation contre la peinture intellectuelle, les artistes se sont inspirés de dessins d’enfants et d’art primitif d’Afrique de l’Ouest. Quand les gens disent quand ils voient une œuvre abstraite : "ma fille de 3 ans peut faire ça aussi", je pense que le spectateur a perdu ce don. Les enfants ont ce don, et certains artistes l’ont trouvé ou ne l’ont jamais perdu."

Enfin, cette peintre illustratrice et coloriste, rend hommage aux fresques antiques de l’Italie. "Comment rester insensible devant les œuvres de Michel Ange, Giotto ou Raphael ? De même les peintres de paysages français et anglais du XVIIIe et XIXe siècle sont une source inépuisable d’inspiration pour moi".

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