Aveyron : l'Unicef fait sa rentrée à Rodez en état d'urgence absolue
La boutique vient de rouvrir au passage des Maçons pour la campagne de Noël. L'occasion d'un tour d'horizon peu lumineux avec la déléguée de l'Aveyron.
"Cette année, les objectifs fixés de 2030 par l'Unicef ne seront pas atteints. Toutes les missions ont subi la pandémie. Nous sommes revenus au point de départ de la création de l'agence après-guerre, avec des conflits, des migrations qui vont s'accentuer avec le réchauffement climatique, des catastrophes naturelles, des épidémies et la pandémie." Le constat de Simone De Colonges, déléguée de l'Aveyron du comité Unicef, est glaçant car miroir de notre réalité. Face à cette situation catastrophique qui conduit, comme en Afghanistan, à vendre ses enfants, la responsable de l'Unicef en Aveyron, en appelle plus que jamais aux dons et aux bénévoles. Car pour partir en mission, encore faut-il avoir des moyens? "Et ces moyens se trouvent localement", rappelle-t-elle. Ainsi, la boutique de l'Unicef vient de rouvrir, passage des Maçons, pour faire un cadeau utile à l'approche de Noël, avec des besoins de plus en plus urgents et nombreux. "L'Unicef est en mode d'urgence absolue", résume Simone De Colonges, reprenant les propos de Jean-Marie Dru, président Unicef France. D'autant que la contribution des Etats baisse, y compris en France alors que la précarité touche davantage le pays.
La campagne lancée, le comité a besoin de forces vives. "C'est pour répondre à ces immenses défis que nous avons besoin de renforcer l'équipe de la délégation de l'Aveyron, pour animer nos campagnes de ventes et de dons, nos actions éducatives, l'organisation d'événements et l'accompagnement des jeunes", précise Simone De Colonges. Des actions éducatives auprès des collégiens et lycéens, essentielles pour sensibiliser et faire prendre conscience à la jeunesse. "À titre d'exemple, cela a donné lieu il y a quelques années, au financement d'écoles en boîte par le conseil municipal pour enfants de Bozouls", confie la déléguée. Sachant qu'une école en boîte réunit le matériel nécessaire pour un enseignant et quarante enfants dans une valise. Autre titre d'exemple significatif : un don de 10 centimes permet une dose de vaccin contre la polio, 2€ une grande couverture, ou encore 252€ pour acheter une pompe à eau permettant de creuser des puits jusqu'à 45 mètres de profondeur.
Des moyens plus que nécessaires pour faire face à un état des lieux alarmant dont les perspectives s'avèrent dramatiques, la déléguée de l'Aveyron cite en ce sens Henrietta Fore, présidente internationale d'Unicef : "Les changements climatiques ont le potentiel de saper tous les droits fondamentaux ainsi que tous les progrès réalisés depuis 30 ans." Sachant que 15 000 enfants de moins de 5 ans continuent de mourir chaque jour et que les flux migratoires sont inéluctables, les comportements exigent la mise en pratique de la fraternité, référence à l'ouvrage illustré de Roberto Saviano "En mer, pas de taxis" et "Frères migrants" de Patrick Chamoiseau. "Il y a eu un élan avec des dons très forts lors du premier confinement où Unicef a recueilli plus de 800 adhésions en France mais j'ai peur que les gens s'habituent à cette situation."
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