Millau : " Un hôpital de proximité doit être adossé à son bassin de population "

Le syndicat Sud Santé Sociaux de l’Aveyron du centre hospitalier de Millau, a souhaité réagir moins à chaud aux annonces du Premier ministre. Ou plutôt de "Papa Noël Castex", comme il le surnomme, "venu distribuer 1,4 milliard d’euros sur les structures du médico-social et du sanitaire de l’Occitanie. à la clé, un joli hôpital, tout beau, tout neuf pour Millau et Saint-Affrique. En présence des élus de tous bords, tout le monde s’est félicité de cette annonce".

Une bataille sur la qualification

Alors que Sud annonce encore "ne pas être dans cette allégresse", il se trompe en pensant que le Premier ministre aurait employé "une terminologie d’hôpital médian qui se confond avec ‘hôpital commun’ ".

Jamais le chef du gouvernement n’a prononcé tel ou tel mot, il a simplement parlé d’hôpital Millau/Saint-Affrique. Ce sont les maires de Millau et de Saint-Affrique qui se livrent une bataille sur la qualification.

Quoi qu’il en soit, Sud Santé Sociaux poursuit : "Depuis toujours, nous défendons le maintien des deux hôpitaux, avec une modernisation de ceux-ci. Pas d’annonce sur l’épurement de la dette, les moyens et le coût de ce nouvel hôpital, l’artificialisation des terres et le devenir des friches hospitalières à Millau et Saint-Affrique. Ne vous y trompez pas, nous n’avons aucun chiffrage sérieux pour ce projet, ni date de mise en œuvre. C’est un plan de licenciement massif pour les deux hôpitaux, une restructuration."

Le syndicat relève que "la seule à dire peut-être la vérité est notre directrice générale qui affirme dans Midi Libre ‘que cela va permettre de faire des économies d’échelle’: et voilà ! Le langage capitaliste de liquidation de nos hôpitaux est prononcé". Sud réagit ensuite à la lecture de la réaction d’Emmanuelle Gazel, toujours dans Midi-Libre : "La présidente du conseil de surveillance de l’hôpital se veut pragmatique, ce qui revient implicitement à accepter, de fait, cette restructuration […] Nous pensons qu’un hôpital de proximité doit être adossé à son bassin de population : il en va de la sécurité sanitaire de ces territoires. Plutôt que d’aller bétonner des terres agricoles, investissons cet argent sur nos deux structures en permettant la modernisation ainsi qu’une nécessaire coopération. Nous ne sommes pas dupes de leur langage technocratique qui, sous couvert d’optimisation, de mutualisation, ne sert que la politique d’austérité. Depuis que ces gens optimisent notre système de santé, nos hôpitaux sont passés du premier rang mondial à la 15e place selon les critères de l’OMS."

"Investissons sur nos deux structures"

Et de conclure : "À Sud Santé, nous ne croyons plus au Père Noël depuis fort longtemps ni aux lutins magiciens, les annonces pré-électoralistes ne sont suivies généralement que de peu d’effets. Pendant ce temps-là, 20 % des lits hospitaliers sont fermés, il y a une fuite massive des personnels découragés et nos collègues suspendus (dont on aurait bien besoin) sont au RSA. On marche sur la tête !"