Saint-Affrique : dans un atelier perdu du causse de Nissac naissent des créatures mystérieuses...

  • Nadine Vergues, dans son atelier, travaille entourée de tousses personnages.
    Nadine Vergues, dans son atelier, travaille entourée de tousses personnages. CG
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M.L.

Nadine Vergues s’est installée depuis une trentaine d’années du côté de Saint-Affrique où elle sculpte des êtres fantastiques avec du feutre industriel.

Aller à la rencontre de Nadine Vergues, c’est d’abord partir en voyage dans un petit coin de bout du monde, à Saint-étienne-de-Naucoules, ce hameau de Saint-Affrique, perdu sur le causse de Nissac. L’artiste y a posé ses valises, il y a une trentaine d’années, alors qu’elle était à la recherche d’un endroit isolé au calme absolu.

Mais c’est également plonger dans un univers fait de centaines de créatures fantastiques et mystérieuses, aux regards aussi envoûtants que troublants. Une expérience unique, pendant laquelle chaque œuvre suscite une émotion différente et joue avec notre imaginaire.

"Ce que je recherche, c’est l’émotion"

Pour la trouver, tendez l’oreille. Il n’est pas rare que Pink Floyd ou Queen rompent la quiétude des lieux et mènent directement jusqu’à son antre. "J’aime y descendre à 6 heures pour prendre mon café, confie-t-elle. C’est le meilleur moment quand tout est silencieux. D’ordinaire, je commence par faire des masques, avec les restes de ce que j’ai réalisé la veille. C’est la demi-heure qu’il me faut pour me mettre au travail."

Son matériau de prédilection est déjà issu de la récupération : du feutre industriel, qui sert normalement à isoler les voitures. "C’est fabuleux. J’aime aussi peindre dessus. Ça accroche bien." Sous la chaleur de son fer à souder, son principal outil, les silhouettes se forment. Les visages apparaissent. Les personnalités se dévoilent. "On a tendance à me qualifier d’artiste singulier et expressionniste, détaille la Saint-Jeantaise de naissance. Finalement, ça m’importe peu. Je fais. Les autres disent. Avant tout, ce que je recherche, c’est l’émotion. Voilà, pour moi, l’essentiel : toucher et émouvoir."

Ses influences sont multiples, des croyances les plus lointaines jusqu’aux plus grands peintres contemporains : "J’adore les êtres mi-homme, mi-animaux de la mythologie. J’ai, par exemple, cette pièce, qui représente une chèvre du causse avec un corps de femme. Parfois, il y a aussi chez moi ce cubisme développé par Picasso. Et en ce moment, j’adore Lydie Arickx (artiste peintre française, NDLR). Elle est extraordinaire. Sa grande liberté m’inspire. J’aime ces gens qui n’ont pas d’œillères, qui s’autorisent tout." L’Afrique non plus n’est jamais loin, "avec ces visages caricaturés. C’est le feutre qui veut ça."

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