Covid-19 : ophtalmologue suspendue à Rodez, pas " d'exception " pour l'Ordre des médecins

  • Denis Capoulade, président du conseil de l'ordre et cardiologue.
    Denis Capoulade, président du conseil de l'ordre et cardiologue. - Ph.H.
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Denis Capoulade, cardiologue, déplore la prise de position de la praticienne, Sandrine Foulquier, interdite d'exercer depuis le 4 novembre pour non-respect de l'obligation vaccinale.

Sa prise de parole est rare et mesurée. Président depuis quelques mois du conseil de l'ordre des médecins, le cardiologue ruthénois Denis Capoulade a toutefois tenu à s'exprimer à la veille d'élections professionnelles qui entraîneront des changements à la tête de l'Ordre.

La suspension du Dr Sandrine Foulquier, ophtalmologue à Rodez, interdite d'exercer depuis le 4 novembre pour non-respect de l'obligation vaccinale, a suscité la controverse aussi bien chez la patientèle que chez les soignants. Pour Denis Capoulade, il est primordial " de ne pas défier l'autorité, d’exercer en dépit de la suspension d'exercice et se mettre en difficulté sur le plan administratif et judiciaire".

On est d'abord désolé pour les patients, poursuit-il. Mais il faut relativiser cette notion de déserts médicaux. Il existe des endroits où il n'y a aucun ophtalmologue, cela ne me satisfait pas, mais c'est un fait. On est désolé aussi pour ces médecins qui font des choix de convictions sincères et qui demeurent des confrères que l’Ordre ne veut pas abandonner sur le chemin difficile qu’ils ont fait le choix d’emprunter."

" La loi ne fait pas d'exception pour une spécialité, complète Denis Capoulade. Nous n'avons pas de solution, ce n'est pas l'institution qui va braver la loi en disant aux médecins : continuez d'exercer, ce n'est pas grave. " 

Refus du vaccin

En outre, le président du conseil de l'ordre des médecins déplore " la confusion que la lettre de l'ophtalmologue apporte dans l'esprit des gens lorsqu'elle évoque son immunité naturelle ". En effet, le Dr Sandrine Foulquier explique avoir acquis " une immunité naturelle aussi valable et durable que celle acquise après une vaccination double dose donc je considère que je ne représente pas un danger pour la santé de mes patients "

"Il y a des tas de gens qui refusent de se faire vacciner à cause de cette idée-là, déplore Denis Capoulade. Aujourd'hui, avoir des anticorps ne donne pas de certitude sur le niveau d'immunité et sur la durée de celle-ci. Avant que le vaccin existe, j'ai connu un médecin urgentiste qui a été l'un des premiers atteint du Covid au mois de mars 2020. Après guérison, il a repris ses fonctions et cinq mois après a de nouveau été infecté. Il était jeune et en bonne santé. Avoir des anticorps ne prémunit pas d'une infection. Et chez certains patients, cinq ou six mois après les deux doses, le niveau d'immunité ne suffit plus. "

Alors que les " éléments de certitudes scientifiques arrivent au compte-gouttes, on ne peut avoir que des convictions personnelles. Certains sont restés bloqués dans ces postures qui ne tiennent pas compte de l'évolution des connaissances, qui restent certes imparfaites. Mais il y a moins de zones d'ombre sur la gravité d'un virus  qui a tué 100 000 personnes en un an, en France, que sur un vaccin qui a entraîné quelques incidents médicaux, comme cela peut d'ailleurs être le cas avec d'autres vaccins comme celui de la grippe par exemple."

" Accepter le vaccin, c'est accepter un risque personnel pour se protéger soi et protéger les autres, souligne Denis Capoulade. Le refuser, c’est ne pas accepter le risque personnel et ne se protéger que par la protection collective. Risque que les autres ont accepté. Donc, quelque part, il s'agit d'un choix un peu égoïste. Mais j'accepte les états d’âme de certains. "

À ce jour, six médecins libéraux et quelques hospitaliers, le chiffre reste encore difficile à établir, ont été suspendus en Aveyron pour avoir refusé le vaccin. 

A lire aussi : Rodez : une ophtalmologue suspendue pour avoir refusé de se faire vacciner

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Les commentaires (5)
tranxen Il y a 2 années Le 29/11/2021 à 10:52

Dr Capoulade, Cher confrère, l'égoïsme, c'est ceci : demander un arrêt de travail par crainte d'être contaminé. L'altruisme c'est ceci : travailler à examiner et soigner les patients en période d'épidémie (2020), sans autre protection que ce que chacun peut obtenir (on se souvient des ruptures de stock en tout genre). Vous ne pouvez pas parler d'état d'âme quand on est médecin, soumis, comme les autres professionnels de santé, à un virus quotidiennement... Un jour nous étions des héros, l'année d'après des criminels. Le CDOM ne peut pas cautionner cette honteuse vision de la profession.
Confraternellement,

tranxen Il y a 2 années Le 29/11/2021 à 10:11

Je soutiens cette consœur dans sa liberté de choix. Nous vivons une époque où l'on nous impose des vaccins en phase III.

Altair12 Il y a 2 années Le 20/11/2021 à 20:28

Le gouvernement a bien raison de rester ferme ; quant à Mme Foulquier elle fait passer ses états d'âme en priorité !

tranxen Il y a 2 années Le 29/11/2021 à 10:48

Je suppose que vous avez autant de compétences médicales, voire davantage, qu'elle. Sinon, il serait intéressant de citer vos sources...