Millau. Élevage en plein air : la Confédération paysanne mobilise

  • Les éleveurs ont protesté devant un supermarché de Millau.
    Les éleveurs ont protesté devant un supermarché de Millau.
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MIRALLES Corentin

Confrontés à des mesures gouvernementales jugées "absurdes", les militants aveyronnais du syndicat agricole exigent d’être entendus.

Quand Macron rentrera ses volailles, on rentrera les nôtres." C’est par ce slogan, un brin provocateur, mais toujours dans la thématique de l’agriculture que les militants de la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole de France, entendent manifester leur opposition à trois arrêtés émanant du ministère de l’Agriculture. Pensées pour lutter contre la grippe aviaire, ces nouvelles mesures obligent tous les éleveurs professionnels français à rentrer leurs volailles, y compris les élevages plein air, qui bénéficiait jusque-là d’une dérogation.

"Une aberration " pour Christian Roqueirol, éleveur retraité et adhérent du syndicat dans l’Aveyron. Il y a des études qui montrent que l’élevage plein air est bénéfique pour la santé des animaux parce qu’ils sont plus résistants que les animaux de batterie. Ils ont plus de place, sont moins les uns sur les autres et forcément ça a un impact sur la non-prolifération des maladies. " Alors pourquoi le gouvernement opterait pour des solutions contre-productives ?

"C’est l’industrie agroalimentaire, notamment le puissant Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog), qui lui met la pression. Officiellement, on a des responsables politiques qui défendent le plein air, le bio, etc. Mais qui dans les faits encouragent des modes de production industrielles", déplore le militant. Dans L’Express, Marie-Pierre Pé, directrice du Cifog explique : "C’est un bouleversement. On ne le fait pas de gaîté de cœur, mais on soutient cette mesure de prévention. Les producteurs de canard sont prêts à faire ce qu’il faut pour éviter une crise aviaire et éviter les abattages massifs qu’on a connus (3,5 millions de volailles abattues dans le Sud-ouest à cause de la dernière crise de grippe aviaire, NDLR). " L’autre crainte de la Confédération, se situe du côté du bio. "Enfermer mes poules c’est hors de question, déclare tout net Michelle éleveuse de poules pondeuses à Saint-Rome-de-Cernin. Je ne veux pas truander mes clients par rapport à la qualité de mes œufs bio. On fera de la résistance jusqu’au bout."

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