Viviez : une nouvelle attente insupportable pour les salariés de Sam Technologies
Renault a jusqu’à mercredi 24 novembre pour dire s’il confirme ou non ses commandes à Sam Technologies. Selon la réponse, le tribunal de commerce de Toulouse fixera une nouvelle audience pour examiner l’offre de Patrick Bellity, voire prolonger la période de poursuite d'activité ou pour liquider définitivement la fonderie du bassin decazevillois.
C’est dans une ambiance bon enfant que les quelque 200 à 250 salariés de la fonderie Sam de Viviez et leurs soutiens dont trois élus (les conseillers régionaux Pascal Mazet, Jérôme Monamy et Pierre Lacaze), venus en bus ou en voitures, ont manifesté vendredi matin devant le tribunal de commerce de Toulouse. Des manifestants confiants au lendemain de l’annonce du dépôt d’une lettre d’intention de reprise émanant de l’ancien PDG, Patrick Bellity, patron de Sifa Technologies (groupe Alty).
Cet enthousiasme a été douché au sortir de l’audience, quand Ghislaine Gistau et Sébastien Lallier, représentants CGT du personnel, ont annoncé une nouvelle épreuve : le tribunal de commerce souhaite, d’ici mercredi 24 novembre, un accord préalable de Renault avant de donner son délibéré d’audience, vendredi 26 novembre. Soit Renault se positionne favorablement et un nouveau calendrier judiciaire, incluant le dépôt et l’examen du projet de Patrick Bellity, sera décidé, soit le tribunal fixera une audience pour une liquidation sèche de Sam.
Réactions
David Gistau : "C’est un coup de poignard dans le dos de la part du tribunal. Alors qu’on a besoin de plus de temps pour créer les conditions d’une reprise qui permette un projet industriel reprenant le plus d’emplois possible pérennisant l’outil industriel, le tribunal décide d’accélérer. Alors qu’on a concrètement une lettre d’intention d’un repreneur ; que l’État et la Région suivent, le tribunal dit non. La violence est d’abord sociale. Nous ne maîtriserons pas la colère qui s’exprimera si la sanction tombe. Il n’y aura ni pardon ni excuses et certains devront le payer dans les urnes."
Ghislaine Gistau : "Je suis très en colère. C’est un délai très court. Souhaitons que l’État soit en mesure de faire infléchir la décision de Renault sur la garantie de chiffre d’affaires car ce sera sinon un véritable drame social pour 350 familles et pour tout un territoire qui a été déjà lourdement sinistré. Renault s’est servi de nous pour développer certains projets notamment sur les moteurs hybrides. On les a mis au point dans des temps records. Ces projets et les contrats ont été double-sourcés. Renault a-t-il encore besoin de la fonderie Sam ?"
Sébastien Lallier : "On considère que Renault n’a pas le choix. L’État doit forcer Renault à ne pas avoir le choix. On a des engagements signés après 23 jours de grève en termes de chiffre d’affaires et de maintien d’emplois. On veut qu’ils soient appliqués. L’État étant actionnaire de Renault, il a aussi le pouvoir de faire les choses."
Pascal Mazet : "Je suis en colère contre le tribunal qui ne laisse que quelques jours pour que Renault se positionne avec des commandes. Aujourd’hui est en jeu la crédibilité de l’État et de Renault. À Decazeville on a déjà perdu la maternité, il ne faut pas perdre cette entreprise. Je me battrai jusqu’au bout avec les salariés."
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