L’obligation vaccinale fait vaciller la Guadeloupe, troisième nuit de violences consécutive

  • De nombreux blocages, des commerces pillés et des bâtiments mis en feu.
    De nombreux blocages, des commerces pillés et des bâtiments mis en feu. capture d’écran franceinfo
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Centre Presse

Le Raid et le GIGN seront envoyés en renfort par Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, après trois nuits de violences malgré l'instauration d'un couvre-feu.
 

La Guadeloupe est au bord du chaos. L’île fait face à une mobilisation extrêmement violente contre le passe sanitaire et l’obligation vaccinale des soignants. les scènes rappellent des scènes de guerre. Les violences sont encore montées d’un cran dans la nuit de jeudi à vendredi. Des barrages ont été incendiés bloquant la circulation sur le territoire. Les forces de l’ordre ont été visées par des jets de pierre ou des tirs de mortiers d’artifice, selon le préfet de Guadeloupe Alexandre Rochatte. Des bâtiments ont été mis à feu et des commerces ont pillés.

Le préfet a décidé d’instaurer un couvre-feu jusqu’au 23 novembre entre 18 h et 5 heures du matin et de fermer les écoles. Tandis que le gouvernement avait décidé dans la foulée d’envoyer 200 policiers et gendarmes pour renforcer les forces de l’ordre.

Darmanin plaide pour la fermeté de l’état

Mais face à l’aggravation de la situation, le gouvernement a dû se montrer encore plus ferme. Intervenant après la cellule de crise interministérielle, ce samedi, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a insisté sur les renforts envoyés sur l’archipel, portant à 2 250 le nombre de policiers et gendarmes à la disposition du préfet. Il a par ailleurs annoncé l’envoi sur place "d’une cinquantaine d’agents du GIGN et du Raid. Des avions sont partis de la métropole", a dit le ministre.

Selon Gérald Darmanin, "le désordre existe", car outre les pillages et les blocages "les forces de l’ordre ont essuyé des tirs à balles réelles entendus la nuit dernière", s’est-il désolé. Il a dénoncé "des pillages qui n’ont rien à voir avec la contestation sanitaire".  Au total, ce sont 31 personnes qui ont été interpellées, et cinq qui ont déjà été déférées.

Sébastien Lecornu, secrétaire d’État chargé des Outre-mer, a lui annoncé qu’une réunion se tiendrait lundi soir autour du Premier ministre Jean Castex avec les parlementaires et les présidents des assemblées de la Guadeloupe, ainsi qu’avec le ministre de la Santé Olivier Véran. En attendant, le préfet de Guadeloupe a reçu mandat pour poursuivre le dialogue politique sur l’île.

Le chaos continue pour la 3e nuit consécutive

Malgré la mise en place du couvre-feu, et en attendant les renforts venus de métropole, la Guadeloupe a, à nouveau, été le théâtre de violences dans la nuit du 19 au 20 novembre, selon France Info. Pillages, véhicules incendiés et barrages routiers sont à nouveau le lot de l'île. Si les secours sont autorisés à passer, les autres véhicules ne peuvent pas circuler. 

Et dans la nuit du samedi 20 au dimanche 21, la même chose : les émeutiers s'en sont pris à des commerces et ont tenu le siège sur les barrages enflammés qu'ils ont érigé, un peu partout dans l'archipel guadeloupéen. Carcasses calcinées de voitures, bennes à ordures, déchets divers et branchages servent de brrages autant que de barricades.

Des heurts ont également éclaté avec les forces de l'ordre à Pointe-à-Pitre.

Les locaux de la police du Gosier ont également été vandalisés, selon l'antenne de France Info en Guadeloupe. Comme plusieurs commerces de galeries, et jusqu'aux installations électriques près des barrages hydroélectriques. Un immeuble et des habitations ont également été incendiés.