Quilles de huit - Jérôme Sola, président du comité national : "On se donne le droit de se tromper"

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  • Jérôme Sola a fait le point après l’AG du comité national à Sainte-Geneviève, samedi soir.
    Jérôme Sola a fait le point après l’AG du comité national à Sainte-Geneviève, samedi soir. Centre Presse - Jean-Louis Bories
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Malgré la polémique, le président du comité national, Jérôme Sola, assume le passage du championnat de France par équipes sur deux jours et le changement du système d’attribution des terrains.

Quel bilan faites-vous de la saison ?

Malgré les masques, l’instauration du pass sanitaire… tout le monde a joué le jeu et quasiment aucune épreuve n’a été annulée. Nous sommes à 4 002 licenciés contre 4 800 en 2019. On en a surtout perdu chez les seniors féminines, mais on ne sait pas pourquoi. Ce qui nous inquiète, parce qu’il s’agit de l’avenir de notre sport, c’est qu’on est passé en cinq ans de 500 à 317 gamins en école de quilles. On a donc voté le gel du tarif des licences jusqu’en 2023. En 2020, on est passé de vingt à quinze euros pour les petits, de 29 à 25 chez les jeunes et depuis deux ans, les seniors payent 42 euros. En 2024, soit à la fin de notre mandat, l’objectif est de retrouver les 4 800 inscrits.

Sur le plan sportif, ça a été une saison exceptionnelle puisque de nombreux records de France sont tombés (voir notre édition du 18 novembre). Dommage que la météo ait gâché l’ambiance le samedi soir du championnat national par équipes, à Rodez (du 31 juillet au 1er août), mais le fait de l’étaler sur deux jours, comme pour l’épreuve individuelle, à Magrin (du 7 au 8 août), a facilité la vie des organisateurs.

Avez-vous décidé de reconduire cette formule sur deux journées, au lieu d’une, malgré le lancement d’une pétition par des seniors féminines ?

Sur un jour, ça peut être lourd à supporter pour le comité d’organisation, donc on a laissé le choix au sport quilles ruthénois, pour le "France" par équipes, et à celui de Saint-Amans-des-Cots, pour l’individuel. Le premier a décidé de réessayer sur l’ensemble d’un week-end, celui du 6-7 août. Comme les quilleurs rentrent dans leur village pour faire la fête le dimanche soir, ça ne marche pas bien pour la buvette. Et Rodez se dit aussi que le samedi aurait été réussi s’il avait fait beau. C’est son dernier essai : si ça ne lui convient pas, on refera sur 24 heures. Mais cette formule a permis, sur les deux compétitions de cet été, d’alléger la charge de travail des clubs organisateurs et celle des arbitres, qui ont moins de parties à arbitrer sur une journée. Désormais, ceux qui ont l’organisation auront le choix. Mais ça pourrait changer dans trois ou quatre ans parce qu’on souhaite intégrer toutes les catégories au championnat de France par équipes pour que chacun puisse se donner la possibilité d’y participer. Si on le fait, ce sera forcément à chaque fois sur tout un week-end vu le nombre de participants. Concernant l’individuel, Saint-Amans préfère l’organiser le 31 juillet car c’est plus facile pour lui de réunir des bénévoles sur une seule journée. En 2023, il aura lieu à Paris ou dans sa région. Ce devait être cette année, comme tous les sept ans, mais avec le Covid, on a dû décaler.

Les seniors féminines, qui s’estiment lésées par rapport aux masculins car ils jouent le dimanche, et les jeunes devront encore s’aligner le samedi pour l’épreuve collective ?

Nous ne sommes pas contre une inversion, mais les hommes ont plus de parties à disputer. Déjà que les filles trouvaient qu’elles arrivaient trop tôt le samedi, ce serait donc encore pire pour les garçons… Attention, on n’a encore rien décidé. On en discutera avec Magrin et Rodez lors de la prochaine commission des championnats de France, le 8 décembre.

Elles ont également publié une pétition pour dénoncer la fin de l’attribution par affinités des terrains des "France" individuel. À la place, allez-vous quand même les composer selon la moyenne des joueurs, comme prévu ?

Oui, mais ce sera un essai. On se donne le droit de se tromper et de ne pas reconduire cette mesure. Pour récapituler : le quilleur ayant la meilleure moyenne sera sur le terrain un, le deuxième sur le deux… On ira de un à vingt, puis de vingt à un et ainsi de suite pour mélanger tout le monde. Par affinités, les joueurs d’une même commune se regroupent toujours au même endroit et ça nuit à l’équité sportive. C’est un championnat en solo, pas par équipes. Ce sera aussi plus convivial parce que le Toulousain qui vient seul n’aura plus le risque de se retrouver sur un jeu où il n’y a que des quilleurs d’un même club. Ce sera plus convivial car aucun concurrent ne sera isolé. Pour l’ambiance, c’est vrai que les supporters des clubs ne se masseront plus derrière un terrain puisque leurs joueurs seront éparpillés, mais au moins, le public ira là où sont les meilleurs. Il vivra plus intensément les moments décisifs pour la gagne.

Comment les opposantes à ces changements ont réagi lors de votre assemblée générale, samedi soir ?

Une grosse partie de notre réunion a été dédiée à ce débat, mais il n’y a pas eu de cris. Les échanges sont restés courtois et agréables, même si nous n’étions toujours pas d’accord à la fin. C’est mieux que de passer par des pétitions, quand même une manière plus violente pour exprimer ses idées. Il y a aussi eu une séquence émotion puisque nous avons fait don de la coupe de France au club de Luc en hommage à Stéphane Vigouroux, décédé d’une longue maladie à l’été 2020. C’est le dernier trophée que "Jésus" avait remporté. Nous en avons donc acheté un autre pour les prochains vainqueurs.

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