Aveyron : Renault lâche Sam, la fonderie de Viviez au bord de la fermeture

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    Les salariés sont mobilisés depuis deux ans. José A. Torres
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Guilhem Richaud

Le constructeur a annoncé mardi soir qu’il ne soutiendrait pas l’offre de reprise de Patrick Bellity. La cessation définitive d’activité est désormais plus que probable.

C’est par communiqué, peu avant 19 heures que la sentence est tombée mardi soir. Renault a fait le choix de ne pas soutenir l’offre de reprise de la fonderie Sam de Viviez portée par Patrick Bellity, la dernière encore en lice devant le tribunal de commerce de Toulouse, qui doit se prononcer vendredi sur l’avenir de l’entreprise, en liquidation avec poursuite d’activité depuis quasiment deux ans. La semaine dernière, la justice avait demandé au constructeur d’apporter des garanties de commande au patron d’Alty-Sifa. Le soutien rapide de l’État et de la Région Occitanie, qui avaient annoncé le déblocage de 9 M€ de subventions et prêts, laissait enfin augurer une sortie de crise aux salariés, qui ont tenu à bout de bras l’usine depuis le retrait du groupe chinois JinJiang en 2019. Mais finalement, Renault, seul client de la fonderie a décidé d’arrêter. "Une analyse approfondie du dossier ne confirme pas les hypothèses de chiffre d’affaires présentées dans cette offre, a expliqué le groupe Renault dans un texte posté sur son site internet. Une nouvelle fois, comme cela avait été constaté en juillet 2021, cette offre ne présente pas les conditions de pérennité et de sécurité nécessaires pour l’entreprise et ses salariés. Il existe de forts doutes sur la solidité financière, malgré les supports financiers externes envisagés, et les réelles capacités d’investissement et de redressement." Le groupe rappelle également qu’il a passé pour 42 M€ de commandes auprès de l’entreprise depuis cinq ans.

L’État impuissant, Carole Delga "choquée" et "indignée"

L’été dernier au moment du premier refus de l’offre de Patrick Bellity, l’État et la ministre de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher avaient réussi à faire pression sur l’entreprise pour obtenir un engagement de maintien de commandes à hauteur d’un million d’euros par mois pendant 6 mois, ce qui devait permettre aux repreneurs potentiels de revoir leurs propositions. Cette fois, Bercy n’a rien pu faire. "L’État est actionnaire minoritaire et ne peut pas prendre de décisions à la place du directoire, expliquait-on, dans un aveu d’échec, du côté de Bercy mardi soir. On a des contacts réguliers avec Renault, mais sur des décisions comme celle-là, ça leur revient." Et les garanties apportées par le gouvernement et la Région n’ont finalement pas pesé dans la balance. "Ils font référence à la capacité financière propre du groupe Sifa, reprend le ministère. Dans le cadre de son offre, le montant de l’apport en fonds propres est très limité."

Carole Delga, elle, a vivement réagi mardi soir. "Nous nous sommes tous impliqués, salariés, élus locaux, Région, État, pour sauver la fonderie et ses emplois, a-t-elle rappelé dans un communiqué. La réponse apportée par Renault est irresponsable et destructrice : elle condamne l’usine et ses activités." La présidente de la Région, qui depuis de nombreux mois avait assuré aux salariés qu’elle soutiendrait financièrement n’importe quel repreneur crédible assurait également être "choquée" et "indignée". Elle fera d’ailleurs le déplacement dans le Bassin lundi prochain pour soutenir une nouvelle fois les salariés.

Mardi, l’espoir s’est quasiment éteint pour les salariés de Sam, leurs familles et tout un territoire. Plus que jamais, l’histoire semble désormais approcher de la fin.

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