Blanc, Mazars, Viala, Anglars... les réactions de la classe politique à la situation de l'usine Sam de Viviez

  • Les réactions ne se sont pas faîtes attendre.
    Les réactions ne se sont pas faîtes attendre. Centre Presse - Jean-Louis Bories
Publié le , mis à jour

Depuis l'annonce de Renault de ne pas soutenir la reprise de l'usine Sam de Viviez, la classe politique locale fait remonter son mécontentement.

La classe politique aveyronnaise a découvert avec stupeur la décision de Renault de lâcher l'usine Sam de Viviez et de ne pas soutenir la reprise par Patrick Bellity, qui avait déposé devant le tribunal de commerce de Toulouse une offre pour sauver au moins 135 emplois. 

Malgré le soutien de la Région et de l'Etat, prêts à apporter via diverses subventions et emprunts, 9 M€, le constructeur a décidé, mardi soir, de cesser de travailler avec la fonderie. 

Très vite, les réactions sont arrivées. Carole Delga s'est dite "choquée" et "indignée" par cette décision et a réaffirmé son soutien aux salariés. Plus sobre, l'Etat, via  Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie a "regretté", sur France Info, l'absence "d'offre jugée crédible".

Les députés partagent "l'émotion et l'indignation"

Dans la foulée, les députés aveyronnais LREM Anne Blanc et Stéphane Mazars, qui sont à Paris à l'Assemblée nationale, ont eux aussi réagi, dans un communiqué commun. "La perspective, déjà compliquée, d’une reprise de la SAM, s’est éloignée cette nuit avec l'annonce de Renault de ne pas soutenir l'offre de reprise de Patrick Bellity, assurent-ils. Malgré l’implication et la mobilisation de l’ensemble des acteurs locaux, des salariés, des élus locaux et nationaux, de la Ministre Agnès Pannier-Runacher et du ministère de l’Economie, et la pression exercée sur Renault, nous n’avons pas réussi à infléchir la décision du constructeur automobile. Nous partageons l’émotion et l’indignation des salariés et de toute la population. C’est une perte énorme pour notre territoire, pour les fonderies françaises et l’industrie de tout un bassin de vie. La décision du tribunal est attendue prochainement. Quelle que soit celle-ci, nous serons plus que jamais aux côtés des salariés de Sam et de leurs familles et serons collectivement solidaires pour activer et mettre en œuvre tous les leviers et dispositifs d’accompagnement pour les soutenir dans cette situation difficile."

Arnaud Viala "aux côtés des salariés et des élus du territoire"

Arnaud Viala, président du Département, a également pris la parole mercredi matin. "L'annonce hier soir par le groupe Renault de ne pas soutenir l'offre de reprise de la SAM à Viviez par le groupe Sifa et son dirigeant Patrick Bellity est une très mauvaise nouvelle pour les salariés, le bassin et le département tout entier. La mobilisation unanime de tous les acteurs n'a pas suffi à faire émerger une synergie entre Renault, principal donneur d'ordre de la fonderie et un repreneur potentiel. À sa place, aux côtés des élus communaux et intercommunaux, le Département a pris une part active à ces négociations et a contribué à faire peser sur Renault la pression maximale. Cette décision suscite l'indignation et nous la partageons. Nous sommes et serons présents auprès des salariés et des élus du territoire, quoi qu'il arrive."

Pascal Mazet : "Les déclarations de l’État sont scandaleuses"

Du côté de Pascal Mazet, conseiller régional PCF, élu au sein de la majorité de Carole Delga et originaire du Bassin, le dépit se faisait ressentir. "On souhaitait juste naître et travailler au pays. Naître, ce n’est plus possible avec la fermeture de la maternité et maintenant, on nous enlève la possibilité de travailler. Tout cela pour délocaliser, il faut dire les choses : si les salariés de Sam touchaient 250€/mois comme en Roumanie, Renault aurait suivi le repreneur. Les déclarations de l’État sont scandaleuses. La réindustrialisation du pays, c’est du pipo. De Gaulle avait dit que l’Aveyron était un pays de chèvres, on va le devenir à cette allure…"

Jean-Claude Anglars "révolté"

Le sénateur LR Jean-Claude Anglars  a pour sa part, dans la journée de mercredi, fait part de sa "révolte" par rapport aux annonces de Renault. "Le refus de Renault de s’engager sur le carnet de commande, puis la déclaration consécutive du Ministre de l’Economie, sont une condamnation qui tombe comme un couperet, a-t-il assuré. Je partage le sentiment d’amertume et d’indignation général qui s’exprime en Aveyron : à Viviez, sur le site de la SAM, et partout sur le département. Depuis 2 ans et le placement de l’entreprise en redressement judiciaire, nous nous sommes collectivement impliqués aux côtés des salariés et des habitants du Bassin, avec les élus, les collectivités locales – commune et intercommunalité, Département, Région, et les parlementaires, pour l’émergence d’une offre de reprise. Nous regrettons l’échec qui se profile. L’actualité sociale de ces dernières semaines nous conduit à condamner la renonciation de l’Etat en matière économique qui s’abat si durement sur nos emplois. Par ses choix, l’Etat n’a-t-il pas sacrifié et abandonné la fonderie française ? Alors que les salariés de la SAM font preuve d’humilité et de beaucoup de volonté depuis le début, il n’en reste pas moins que l’Etat a failli dans sa responsabilité d’accompagner les sites industriels vers de nouveaux modèles de production. Je le déplore et j’en appelle à un sursaut national pour réindustrialiser nos territoires."

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Les commentaires (1)
Vilain Il y a 2 années Le 25/11/2021 à 07:08

Avec toutes ces indignations , ces "révoltes" , ces condamnations politiques; nous sommes certains que demain ce dossier ne devrait pas rester en l'état ! La suite va nous montrer à quoi servent des élus "révoltés" ! Notons que dans la Vie Politique, il y a les Mots et les Actes. Après avoir marqué l’essai médiatique, le Politique se doit maintenant de le transformer afin de reprendre la main pour aider le territoire à ne pas mourir.