Usine Sam de Viviez : 2017-2021, quatre ans d'espoirs, de luttes et de désillusions

  • La mobilisation des salariés n'a jamais baissé.
    La mobilisation des salariés n'a jamais baissé. Centre Presse - Philippe Henry
Publié le , mis à jour

Depuis la reprise par le groupe chinois JinJiang à la fin de l'année 2017, les problèmes ont été nombreux pour l'usine du Bassin. Les effectifs ont fondu et le carnet de commandes s'est vidé...

22 décembre 2017. Ce jour-là, les salariés de Sam technologies avaient le sourire. Après des mois d’inquiétudes, liés à la liquidation du groupe Arche, dirigé par Patrick Bellity et propriétaire de la fonderie, l’usine était reprise. Le tribunal de commerce de Paris avait validé l’offre de reprise du groupe chinois Jinjiang. À l’époque, l’usine employait 432 salariés en CDI et 143 intérimaires. Le plan de reprise présenté par JinJiang, le seul en lice, prévoyait alors 18,5 M€ d’investissement sur 3 ans pour le site de Viviez.

Sauf que cet argent n’arrivera jamais. L’entreprise reproche le trop faible nombre de commandes de la part de Renault, seul client de la fonderie et ne modernise pas l’outil de production. Deux ans plus tard le chiffre d’affaires a fondu de 30 % et les effectifs sont passés à 400, le recours à l’intérim ayant été stoppé. Le 10 décembre 2019, le tribunal de commerce de Toulouse place l’entreprise en redressement judiciaire et nomme deux administrateurs chargés de voir, pendant une période d’observation, comment l’entreprise peut-être redressée. 

Des délais sans cesse repoussés

Depuis cette date, les effectifs ont continué à diminuer au gré des départs pour arriver aujourd’hui à environ 340 personnes. Entre-temps, la fin de période d’observation, d’abord programmée en juin 2020, a été prolongée une première fois de trois mois, puis jusqu’en mars 2021, le temps que des offres de reprises soient déposées devant le tribunal. 

À la fin de l’année 2020, Patrick Bellity désormais à la tête de la fonderie Alty-Sifa, mais les salariés, qui rappellent qu’il était à la tête du groupe Arche quand celui-ci a déposé le bilan en 2017 n’en veulent pas. Ils pensent qu’une offre du groupe espagnol CIE, partenaire de Renault, serait plus favorable. En mars, au moment de découvrir les offres, ils déchantent. CIE prévoit de le garder que 154 salariés mais aussi la suppression du bureau d’études, une garantie pour l’avenir. Face à la levée de boucliers, l’Espagnol retire son offre, et le tribunal prolonge une nouvelle fois la période de dépôt d’offres de reprise.

CIE se retire, Bellity seul en lice

À l’été 2021, Agnès-Pannier Runacher, ministre de l’industrie, fait le déplacement à Rodez pour annoncer que deux offres ont été déposées devant le tribunal de commerce de Toulouse : celle du groupe Trinquet, et celle d’Alty-Sifa, mais qu’elles ne présentent pas les garanties financières nécessaires et vont donc être rejetées par le tribunal. Pour autant, l’espoir demeure puisque Renault s’engage, sous la pression de l’État, à poursuivre les commandes, à hauteur d’un million d’euros par mois pendant 6 mois, afin de donner encore un peu de temps à des repreneurs potentiels de travailler leur dossier. À l’époque, tout le monde veut croire à un retour de CIE dans les discussions. 

Ce ne sera jamais le cas et le 19 novembre dernier, date de la dernière audience au tribunal de commerce, il ne reste plus que Patrick Bellity en lice. Celui-ci, revenu en odeur de sainteté auprès des salariés, annonce vouloir garder au minimum 135 salariés et a obtenu de l’État et de la Région, 9 M€ de financements via des subventions et de prêts. Pour valider cette reprise, le juge estime que Renault doit garantir son soutien à l’entreprise et une nouvelle audience est fixée au 26 novembre. Mardi, la sentence est tombée. Le constructeur ne veut pas de Bellity. Et cette fois, l’espoir d’un nouveau délai semble désormais très mince.

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