VIDEO - Usine Sam : près de 3 000 personnes ce jeudi soir à Viviez en soutien aux salariés

  • La population du Bassin rassemblée devant l’usine Sam de Viviez.
    La population du Bassin rassemblée devant l’usine Sam de Viviez. DDM - MCB
  • Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, était jeudi soir à Viviez où il a salué la détermination et le courage des salariés" de Sam.
    Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, était jeudi soir à Viviez où il a salué la détermination et le courage des salariés" de Sam. DDM - MCB
Publié le , mis à jour
Marie-Christine Bessou

La population du Bassin s’est déplacée en nombre, hier soir, afin de venir exprimer sa solidarité aux salariés de l’usine de Viviez.

Les habitants de Decazeville ont convergé, jeudi soir, à la nuit tombée, vers l'usine Sam pour un rassemblement qui s’est avéré exceptionnel au vu du nombre de participants. "Du jamais vu !", s’est exclamé David Gistau, secrétaire départemental de la CGT en s’adressant à une foule de près de 3 000 personnes, "une vraie mobilisation populaire", devant l’usine de Viviez.

"Paroles, paroles" chantait Dalida en bande-son sciemment diffusée. "Des mots, des mots de Castex, de Le Maire, de Pannier-Runacher", dénonçait David Gistau tout comme il dénonçait l’absence de certains élus… "Anne, ma sœur Anne…", les quolibets fusaient en direction de la députée de la circonscription.

 

Alors que le maire de Decazeville s’est avancé pour exprimer son "choc" suite à la décision de Renault de lâcher l’affaire alors que "curieusement, le même soutient le groupe Alty à Orléans et que Renault a su faire confiance aux Chinois de Jinjiang qui ont pourtant mis la Sam à genoux".

Très affecté, François Marty a rappelé l'héritage du passé sidérurgique et métallurgique que le Bassin a dû porter. "On est passé de 38 000 à 18 000 habitants, c’est comme si Decazeville, Aubin et Viviez avaient été rayés de la carte. Le Bassin a déjà été martyrisé". À ses côtés, le conseiller régional, Pascal Mazet a rappelé "l’engagement sans faille de la Région". Sa présidente, Carole Delga, sera d’ailleurs présente à la Sam ce lundi.

"Si la Sam disparaît, le Bassin disparaît"

Mais la prise de parole la plus poignante fut sans conteste celle de Ghislaine Gistau, déléguée CGT du personnel, qui s’est dit "fière de représenter ces hommes et ces femmes", saluant "leur créativité et leur inventivité" au travers de ces longs mois de combat, soulignant "leur lutte exemplaire. On est une famille et quand ça va mal, on se serre les coudes. On veut bosser en Aveyron, on veut rester à Viviez. Je me bats pour que nos enfants aient un avenir et les salariés de la Sam ne lâcheront rien", a-t-elle martelé. "Si la Sam disparaît, le Bassin disparaît et le chiffre d’affaires fait ici sera aussi délocalisé".

Décision du tribunal ce vendredi

Ce vendredi, le délibéré du tribunal de commerce va tomber mais "on redoute que le président prononce une liquidation sèche", lance Ghislaine Gistau. "Le seul recours possible est de saisir le procureur de la République afin qu’il fixe une nouvelle audience afin que le sujet soit débattu", annonce-t-elle. "On va demander au tribunal de pousser avec nous pour que Renault respecte son engagement à faire travailler la Sam jusqu’en mars 2022 afin de trouver un autre projet de repreneur. Si le problème c’est Patrick Bellity, allez chercher quelqu’un d’autre !"

Enfin, David Gistau clôturait : "On se bat pour juste continuer à travailler, on ne croit pas au tout électrique, l’entreprise a encore un avenir. Si le portail ferme, il se rouvrira !". Et le solide leader, aux 31 ans d’ancienneté à la Sam terminait dans un sanglot : "Ce que je redoute, c’est de ne plus croiser le regard de ces hommes et de ces femmes qui méritent le plus grand respect".

 

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, dénonce "un scandale d’Etat"

Outre les prises de parole des élus locaux, le leader national de la CGT, Philippe Martinez, avait fait, hier soir, le déplacement jusque dans le Bassin, en soutien à la Sam. Sa voix puissante s’est élevée dans la nuit, au-dessus de la foule, pour saluer, dans un premier temps, "la détermination et le courage des salariés". Il a ensuite dénoncé "un scandale d’Etat" avant d’accuser Renault d’"un petit arrangement entre voyous, un jeu de coquins et de malins, qui consiste à faire croire qu’on s’occupe des sous-traitants alors qu’on continue à délocaliser".

Les salariés ont longuement applaudi le secrétaire général de la CGT venu haranguer la foule. "Le combat n’est pas terminé, nous ne sommes pas résignés. Il faut que l’Etat fasse pression sur le tribunal de commerce afin que Renault tienne ses engagements. Il y a du boulot jusqu’en mars 2022, il n’y a aucune raison de fermer cette entreprise".

La prochaine mobilisation, nationale cette fois, aura lieu le 1er décembre en fin de matinée, devant la Sam, où des bus viendront de toute la France.

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