Emmanuel Abadie, nouvel acteur de la scène émergente du café thaïlandais
En Thaïlande depuis dix ans, le natif de La Cresse dans le Sud Aveyron concilie vie professionnelle et passion naissante pour la caféiculture.
Il imaginait une vie bien rangée. En Aveyron, le Sud-Aveyron même, près du village de La Cresse où il a passé sa prime jeunesse. L’amour en a décidé autrement. Aujourd’hui expatrié en Asie du Sud-Est, Emmanuel Abadie ne se voit pas pour autant faire chemin inverse. Loin de là !
"J’ai rencontré ma femme à l’université à Toulouse. À la fin de son cursus, elle devait rentrer en Thaïlande. J’ai donc très logiquement cherché à trouver un job là-bas pour la suivre." Plus facile à dire qu’à faire pour l’ingénieur junior spécialisé dans le génie mécanique et matériel, avec une appétence marquée pour le secteur des énergies renouvelables, encore balbutiant à cette époque-là. "J’ai pas mal galéré avant de trouver un stage au Laos, sur un projet de barrage hydroélectrique puis un autre au Bangladesh. Celui-là m’a finalement permis de trouver un job en Thaïlande !"
Enfin arrivé dans ce qui fût le Royaume de Siam jusqu’en 1939, le Sud-Aveyronnais découvre une filière là encore balbutiante : l’éolien. "J’avais très peu de connaissances dans le domaine, mais je suis tombé où il faut quand il fallait, rembobine le trentenaire qui en trois tours de pales, passe d’assistant chef de projet, à chef d’une petite ferme éolienne. Avant de diriger la totalité des fermes éoliennes de Thaïlande.
Chargé par Siemens de développer cette technologie dans un pays où le vent souffle peu comparativement à la France, l’ingénieur décidera finalement de quitter le leader mondial de l’industrie éolienne dont le siège social est implanté en Espagne – au bénéfice d’un rapprochement avec Gamesa – pour créer sa propre société Green innovation and maintenance. "Pour faire simple, j’assure la maintenance des éoliennes du pays et des centrales solaires."
Pause-café
Rompu aux habitudes et coutumes locales, l’Aveyronnais a aussi décidé de quitter la capitale tentaculaire, Bangkok, pour retrouver les montagnes du Nord. Là précisément, dans la province de Chiang Mai, où il a décidé avec sa femme et ses deux enfants de se lancer dans la culture du café ! "C’était un petit rêve, s’amuse Emmanuel. On ne s’en rend peut-être pas compte en Europe mais il existe ici en Asie, et pas seulement en Indonésie, une véritable culture du café."
Avec ses 4 hectares de forêt, Emmanuel s’apprête à découvrir son premier millésime. "La récolte débute en décembre et se prolonge jusqu’en mars, développe notre agriculteur. "Nous allons essayer de torréfier nos grains pour vendre un produit fini, projette le cultivateur débutant qui prévoit de produire entre 300 et 400 kg de café par an.
"Peu, reconnaît-il, le but n’est pas d’en vivre mais de retrouver ces gestes anciens." Tout en s’appropriant un peu de l’histoire récente de ce royaume qui a largement investi dans l’industrie du café pour supplanter celle de l’opium et du pavot. Un renouveau pour Emmanuel qui participe au renouveau de la caféiculture thaïe et de cet univers à la fois agricole, artisan, équitable, branché et délicieux.
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