Football : en Coupe de France, Rodez ne met pas les cannes
Les Ruthénois (L2) ont laissé des Cannois valeureux (N3) les renverser pour les priver des 32es de finale, samedi 27 novembre. Mais en voulaient-ils vraiment ?
Pour le tirage au sort, honnêtement, on espère prendre une Ligue 1 afin de faire plaisir à nos supporters. Parce que notre priorité, c’est vraiment le championnat. » Non, cette réaction d’après-match n’est pas de l’entraîneur ruthénois Laurent Peyrelade, mais bien de son homologue cannois Jean-Noël Cabezas, dont l’équipe est deuxième de son groupe de… National 3. Hier soir, il était difficile d’imaginer que le stade Pierre-de-Coubertin était celui où Zinédine Zidane a fait ses débuts en pros puis contribué à qualifier l’AS Cannes pour sa première coupe de l’UEFA (actuel Ligue Europa) au terme de la saison 1990-91.
Des prouesses qui paraissaient bien lointaines au moment de découvrir une enceinte devenue vétuste, poussiéreuse et dont seule la plus petite des deux tribunes était remplie. Tellement vieillotte qu’on a entendu Emerick Darbelet, l’adjoint du coach de Rodez, dire à l’intendant de l’antre : « Il n’y a pas d’eau chaude dans les vestiaires ! » Ironie du destin, Rodez, qui évolue trois divisions au-dessus, venait déjà de prendre une douche froide. Rejoint deux fois, lors de l’égalisation de Desmartin (32e) puis celle de Kadi aux tirs au but (2-2 après avoir mené 0-2), puis renversé sans n’avoir jamais vraiment fait trembler son hôte. « On ne les a pas assez mis en danger, convient le coach numéro deux, chargé des points presse de Coupe de France par un Laurent Peyrelade « pas fan » de la compétition. On a bien eu deux ou trois grosses occasions, mais on a manqué de justesse pour pouvoir les concrétiser. »
« Il nous manquait aussi nos meilleurs joueurs »
Après l’ouverture du score de David (21e), qui a poussé le ballon au fond des filets à la suite d’un centre de Ouammou mal repoussé par le gardien cannois Verplanck, les sang et or auraient dû tuer le match. Mais en laissant un boulevard à Jungen, le Raf a permis aux Azuréens de sortir d’un camp dans lequel ils étaient assiégés. Le contre a débouché sur un corner renvoyé dans l’axe par la défense ruthénoise. Sur Desmartin, dont la demi-volée a battu un Secchi impuissant (32e, 1-1).
Derrière, il a fallu attendre le début de la seconde période pour que Rodez se réinvestisse dans cette rencontre. Mais Verplanck a remporté ses duels avec David (47e) et Corredor (49e), avant de détourner une frappe de ce dernier armée depuis l’entrée de la surface (58e). Puis plus grand-chose jusqu’aux arrêts de jeu et cette balle de match manquée par David (90e+1) pour des Aveyronnais sans conviction. Aux tirs au but, ils n’en ont eu, à nouveau, pas assez au moment de confirmer le break à 1-2. Au contraire du dernier rempart cannois, auteur durant la séance de deux nouveaux arrêts décisifs.
Rodez est déjà éliminé. Parce que Laurent Peyrelade a trop fait tourner, avec sept habituels remplaçants dans le onze de départ ? « Il nous manquait aussi nos meilleurs joueurs pour débuter, avec cinq grosses absences, balaye Jean-Noël Cabezas. Ce n’était pas l’équipe type, comme je l’avais alignée avec Andrézieux (N2) pour faire tomber Marseille en 32es il y a presque trois ans. » Parce que le club ruthénois ne respecte plus la Coupe de France depuis trop longtemps ? Emerick Darbelet ne s’en cache pas : « Ce n’est pas une déception de ne pas recevoir une équipe de Ligue 1 à Paul-Lignon. Ça, c’était du vent ! » Les supporters de Rodez apprécieront.
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