Nauviale : l’univers merveilleux de Dan

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    Dan au beau milieu de ses créations.Des pièces uniques de toutes sortesqui naissent de son imagination débordante. Photos: J.B.
  • L’univers merveilleux de Dan
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    L’univers merveilleux de Dan
Publié le
Joel Born

Après avoir exercé à Nice durant toute sa carrière de médecin dermatologue, allergologue, Danielle Brincat, alias Dan, s’épanouit dans la campagne aveyronnaise. À partir de tout et de rien, elle crée des œuvres uniques dans sa maison atelier, sur les hauteurs de Nauviale. Un univers créatif particulièrement original.

Chez moi, vous allez voir, c’est complètement déjanté ", m’avait-elle prévenu lors de notre premier contact téléphonique. Et je ne fus pas déçu. Après avoir passé toute sa carrière professionnelle de médecin dermatologue, allergologue à Nice, Danielle Brincart, alias Dan, a installé son univers créatif au beau milieu de la campagne aveyronnaise, dans sa maison atelier de Luc, une remarquable demeure ancienne, sur les hauteurs de Nauviale. Un univers artistique particulièrement original, décalé, un brin surréaliste, un tantinet daliesque. Entre fantastique et merveilleux.

Des pièces uniques

À partir de tout et de rien, d’objets du quotidien divers et variés qu’elle chine, qu’elle récupère ici et là ou qu’on lui donne, Danielle crée des œuvres uniques. Avec une incroyable imagination créative, pas mal de clins d’œil et beaucoup d’humour. " Ça bout dans ma tête ", confie cette parfaite autodidacte, qui s’interdit formellement de voir des expositions d’art moderne, afin de " ne subir aucune influence. " " Je veux que les choses viennent comme elles viennent ", résume-t-elle, tout en nous faisant découvrir ses créations et partager sa dévorante passion qui ne l’a plus jamais quittée depuis sa jeunesse.

"Maintenant, je me lâche"

"Pendant longtemps, je n’ai fait que travailler, j’ai beaucoup travaillé, maintenant je me lâche", avoue Dan. "Ma mère faisait des reliures et peignait, mais je ne sais pas peindre. À 18 ans, je me suis retrouvée dans un studio à Marseille, pour mes études, et c’est là où tout a commencé. Par la suite, mon cabinet médical est devenu mon premier lieu d’exposition et ma salle d’attente était réservée à de jeunes artistes. Maintenant, j’ai la chance d’avoir un grand atelier à domicile." Depuis sa retraite professionnelle, il y a de cela huit ans, Danielle se consacre pleinement à ses créations. Elle ponce, elle colle, elle cloute, elle visse, elle assemble, elle peint. "Il faut que ça me plaise à l’œil et je ne me refuse rien, c’est très rigolo." Après plus de soixante heures d’un travail souvent minutieux, elle vient tout juste de terminer un accordéon pour la famille Bastide. "Je n’arrête pas de créer, j’ai toujours trois ou quatre pièces en route et j’ai plein de trucs qui ne sont pas finis. Parfois je ne sais même plus avec quoi je les ai faits…" Plusieurs guitares sont en attente et Dan est actuellement en train de revisiter plusieurs métiers, à travers l’une de ses nouvelles créations, pour laquelle elle n’a pas encore trouvé l’idée finale.

Collectionneuse dans l’âme à l’âme d’enfant

Horloges, montres – " pendant longtemps, j’ai été obsédée par le temps qui passe… " – instruments de musique, mannequins de vitrines, jouets, bijoux, vieux téléphones, outils, machines à écrire, pièces mécaniques, objets publicitaires, poupées et autres personnages de bande dessinée peuplent son étonnant univers. Collectionneuse dans l’âme – "tous mes tiroirs sont remplis " –, Dan a aussi conservé une âme d’enfant. Et elle s’épanouit dans tout ce qu’elle fait. "Je ne peux pas voir un truc sans vouloir le transformer. Ça fait parfois peur à mon mari…", s’amuse-t-elle avec ce sourire qui illumine en permanence son visage, parce qu’elle "ne sait pas faire autrement." Un mari avec lequel elle partage une autre passion pour les rallyes automobiles de voitures anciennes.

Chacune de ses œuvres, de ses créations porte un nom et raconte un bout d’histoire. Il lui arrive parfois de les "dépoussiérer" ou de les transformer quelques années plus tard. De les revisiter comme elle dit. "En fait, je suis une revisiteuse, mais le terme n’est pas joli…" Artiste plasticienne, décoratrice, artiste designer, artiste singulière (*)… Qu’importent les qualificatifs. Dan donne vie à ses œuvres avant tout et surtout pour le plaisir. "L’idée n’est pas de les vendre, d’abord parce que j’y suis attaché, simplement de les montrer." Certaines de ses créations sont actuellement exposées à l’Écho Boutique, de la rue Corbières, à Rodez. On peut également consulter sa page Facebook (Dan Nad) ou son compte Instagram (dannad.dannad). Dan et plusieurs autres amis artistes ont également en projet le lancement d’un site internet, afin de diffuser leurs œuvres auprès du grand public. 30 % des ventes seront destinés à une association s’occupant d’enfants malades. En attendant, Dan songe déjà à ses futures œuvres. Portée par cette formidable énergie créatrice qui anime ses jours et agite même parfois ses nuits…

(*) Dans La pensée sauvage (1962), Claude Lévi-Strauss décrivait déjà un "art du bricolage". "Le bricoleur reste celui qui œuvre avec ses mains, en utilisant des moyens détournés par comparaison avec ceux de l’homme de l’art." Les artistes dits singuliers revendiquent une certaine spontanéité face à l’intellectualisme des artistes académiques.

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