Plus de 27 millions de Français seraient immunodéprimés : causes et conséquences de cet état

  • Être immunodéprimé, ça veut dire quoi ?
    Être immunodéprimé, ça veut dire quoi ?
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Parmi les personnes à risque de développer une forme grave de la Covid-19, il y a les immunodéprimés. Environ 42 % des Français seraient concernés.
 

L’immunodépression caractérise un état dans lequel le système immunitaire est affaibli et n’est plus capable de faire face aux agressions extérieures appelées antigènes, selon Passeport Santé. En clair, le système immunitaire, prévu pour défendre le corps contre les attaques extérieures, comme les virus, les bactéries, les parasites, les agents toxiques ou les champignons, ne fonctionne pas comme il devrait. Résultat, "les personnes immunodéprimées ont un risque accru d’infections graves avec une morbidité et une mortalité plus importantes".

Quelles sont les causes ?

Le fait que le système de défense de l’organisme soit déficient peut être génétique ou acquis. Dans le premier cas, l’immunidéficience est souvent associée à une maladie rare comme le syndrome de DiGeorge ou une hypogammaglobulinémie. Mais la plupart du temps, elle est acquise, c’est-à-dire qu’elle survient en raison d’une pathologie ou d’un traitement. Ainsi, certains cancers comme la leucémie, ou le lymphome ou encore l’infection par le VIH entraînent une baisse de l’immunité.

Quant aux traitements induisant une immunodépression, il s’agit notamment des radiothérapies et chimiothérapies contre les cancers, de certains traitements de maladies chroniques inflammatoires ou auto‑immunes (cancers, diabètes, insuffisances cardiaques, respiratoires ou rénales sévères...) ou encore de corticostéroïdes fortement dosés. Enfin, des thérapies immunodépressives sont nécessaires pour permettre les greffes d’organes ou de cellules souches hématopoïétiques.

La "malbouffe" également responsable ?

Passeport santé indique également que dans la vie courante, plusieurs autres facteurs sont responsables de l'immunodépression, d'ordre environnementaux, comportementaux, ou suite à la prise de certains médicaments, comme vu ci-dessus.

Dans ces "facteurs extérieurs", la "malbouffe" (ou malnutrition, selon le terme officile) et l'obésité sont aussi des facteurs extérieurs responsables d'une immunodépression dite "DIS" (Déficit immunitaire secondaire). Ainsi, "l'obésité est le premier facteur de risque en dehors de l'âge qui expose aux formes graves du Covid-19, a rappelé fin mai dernier le ministre de la Santé Olivier Véran.

Selon son ministère, plus de huit millions de Français sont obèses, et l'obésité représente 10 à 13 % de la mortalité en Europe, soit au moins 518 680 décès par an dans l'Union eurpéenne, selon les chiffres de l'Institut national d'études démographiques.

 

Combien d'immunodéprimés en France ?

Combien de Français sont-ils alors susceptibles de se retrouver immunodéprimés ? Beaucoup, si l'on s'en réfère aux chiffres de l'Assurance maladie en date du 26 novembre 2021. Selon l'organisme, en France, ce sont 27 185 680 personnes présentant des pathologies (une ou plusieurs) qui ont reçu à ce jour au moins une injection de vaccin. Soit un chiffre de 42 % de Français affiliés à l'Assurance maladie qui présentent une pathologie, donc au moins une comorbidité plus ou moins lourde, susceptible d'affaiblir les défenses immunitaires, face au Covid-19 par exemple. En Aveyron, quelque 91 620 personnes sont dans ce cas.

Et il faut ajouter à ce chiffre de plus de 27 millions les personnes immunodéprimées non vaccinées.

 

La vaccination c’est possible ?

"De façon générale, les immunodéprimés ne doivent pas recevoir de vaccins vivants (viraux ou bactériens) en raison du risque de survenue de maladie infectieuse", rappelle le ministère de la Santé en France. "Les vaccins inactivés ou sous-unitaires peuvent être administrés sans risque." Toutefois, comme leur efficacité est souvent diminuée, des schémas de vaccination renforcés sont souvent requis. C’est le cas notamment pour la vaccination contre la Covid-19 pour laquelle ces patients ont été rapidement identifiés comme prioritaires, selon Destination Santé.

Néanmoins, comme "leur réponse immunitaire à la vaccination étant souvent diminuée rendant cette vaccination moins efficace, la HAS recommande qu’une stratégie de "cocooning" (vaccination de l’entourage) soit mise en place autour des personnes immunodéprimées adultes et enfants", conclut la Haute autorité de Santé.

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