Les Tuche, ou comment faire "communier l'ouvrier avec le patron de multinationale"

  • Le film, l'un des plus attendus de l'année, est aussi l'un de ceux dont la sortie a été repoussée le plus souvent à cause du virus.
    Le film, l'un des plus attendus de l'année, est aussi l'un de ceux dont la sortie a été repoussée le plus souvent à cause du virus. Courtesy of ESKWAD PATHE FILMS
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ETX Daily Up

(AFP) - On a bien cru ne jamais revoir Bouzolles ! "Les Tuche 4" sort en salles mercredi, avec l'espoir pour son réalisateur de faire à nouveau rire ensemble des millions de Français, "de l'ouvrier au patron", exténués par la pandémie.

Le film, l'un des plus attendus de l'année, est aussi l'un de ceux dont la sortie a été repoussée le plus souvent à cause du virus.

Mais cette fois, malgré la cinquième vague, rien ne semble s'opposer à ce que le public retrouve la bande de Jeff Tuche (Jean-Paul Rouve et sa perruque), son épouse Cathy (Isabelle Nanty), Mamie Suze (Claire Nadeau), et les enfants...

Lancé dans une tournée d'avant-premières, le réalisateur de la série de films, Olivier Baroux, dit à l'AFP son bonheur de retrouver les salles pleines: "les gens sont contents de se retrouver, au cinéma, entre amis et en famille. Ils attendaient le film pour ça".

Car les Tuche, c'est l'histoire de rires partagés aux quatre coins du pays, et de chiffres qui donnent le tournis: 1,5 million de spectateurs pour le premier volet il y a dix ans, 4,6 millions pour le deuxième, plus gros succès français en 2016 en salle, et 5,6 millions de spectateurs pour le troisième, en 2018. Une rediffusion télé, c'est quatre à huit millions de personnes derrière le poste.

"Les Tuche 4" feront-ils mieux ? Les grandes comédies fédératrices ont manqué depuis la réouverture des salles, et le succès des "Bodin's en Thaïlande", qui cartonne hors de Paris, semble de bon augure.

Les fans retrouveront en tout cas la recette des Tuche, l'esprit de Noël en plus. Le film expédie rapidement l'intrigue du troisième volet, avec la démission du Président Tuche et le retour dans le village de Bouzolles.

Pour mieux faire entrer Jean-Yves Marteau, le beau-frère de Jeff, interprété par Michel Blanc, ancien de la troupe du Splendid. Celui-ci dirige l'entrepôt géant d'une entreprise de distribution américaine, Magazone, prête à tout pour régner sur le commerce local.

- "Pincements de nez" -

Toujours allergique au travail, Jeff Tuche va tenter de lui barrer la route en ranimant une ancienne fabrique de jouets artisanale, à quelques semaines de Noël.

"Jeff Tuche est transgressif, révolutionnaire et anarchiste, mais c'est aussi un grand enfant ! Pour lui, Noël c'est sérieux, il y a des règles, des traditions à respecter", déclare sans rire Olivier Baroux. Alors les commandes de jouets par internet et les livraisons de colis, "ça ne lui plaît pas. On s'est dit qu'il y avait une comédie à faire avec ça".

"C'est le pot de terre contre le pot de fer, l'ancien président au chômage qui s'embête, et décide d'attaquer Magazone. Mais c'est aussi, et surtout, emmerder son beau-frère, et ça, ça existe dans plein de familles".

Car les Tuche assument leur humour rassembleur. "Pour le coup, il n'y a pas de fracture. Tout le monde les regarde. Au début, il y avait des pincements de nez chez certains, du snobisme envers ces beaufs qui mangent des frites", poursuit-il.

"Ce qui a tout changé, c'est les enfants. Ils en parlaient dans les cours des récré, ils ont demandé à leurs parents de regarder et tout le monde l'a fait. Il y a une communion, de l'ouvrier au patron de multinationale. On a réussi un truc assez dingue!", s'extasie le réalisateur, qui a débuté au sein du duo comique Kad et Olivier.

Dans les films, "on essaie de ne pas donner de leçon... Même si on donne un peu notre avis sur les faits de société", grâce notamment à l'oeil d'anciens des Guignols de l'Info dans l'équipe de scénaristes. Avec un mantra : rester "toujours bienveillant, jamais cynique".

"Les personnages, on les connaît par coeur ! Mais il ne faut pas les trahir, on ne va pas faire +Les Tuche aux sports d'hiver+ ou +Les Tuche à Ibiza", poursuit Olivier Baroux, qui confie avoir déjà écrit la première ligne du cinquième volet: "une idée assez folle".

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