Millau : près de 8,5 kg de cannabis dans la voiture polonaise contrôlée par les Douanes

  • L'interpellation par les Douanes a eu lieu le 2 décembre au péage de Saint-Germain.
    L'interpellation par les Douanes a eu lieu le 2 décembre au péage de Saint-Germain. Archives Centre Presse - José A. Torres
Publié le , mis à jour

Son chauffeur, qui revenait d'Espagne a comparu à l'audience correctionnelle du tribunal judiciaire de l'Aveyron ce lundi après-midi. Il a dit ignorer la présence du cannabis dans sa voiture où avaient été aménagées, semble-t-il à son insu, des caches spéciales, et a été partiellement relaxé... 

Ressortissant polonais, il a 50 ans et a besoin à la barre du tribunal correctionnel de Rodez, ce lundi après-midi, du concours d'une traductrice. Il a subi jeudi 2 décembre un contrôle des agents des Douanes, au péage de Saint-Germain sur l'A75, le chien spécialisé marque un arrêt à l'avant de son véhicule, et permet la découverte de deux caches dans les ailes et les passages de roues. Soixante sachets y renferment 8,460 kg d'herbe de cannabis ainsi qu'un traceur GPS... Tous les attributs d'un petit convoi de stupéfiants, d'autant que l'automobiliste revient d'Espagne, un classique du genre. 

Placé en garde à vue, l'homme indique être allé en Espagne pour un boulot qu'il devait accomplir en sa qualité d'électricien dans le bâtiment. Son rendez-vous avec le donneur d'ordre n'a pourtant rien donné et, après une nuit à l'hôtel alors qu'il dort d'habitude dans sa voiture, décide de rentrer chez lui en Pologne. Et il assure surtout au cours de son audition qu'il ignorait tout de la présence du cannabis dans ces cachettes aménagées dans sa propre voiture. 

"C'est inimaginable"

"C'est inimaginable, je n'arrive pas à l'expliquer... Qu'est ce qui me serait arrivé si je n'avais pas été arrêté ?". Selon lui, la marchandise a été cachée dans sa voiture garée sur le parking de l'hôtel pendant qu'il passait la nuit dans une chambre. Mais ne peut produire au tribunal la moindre note attestant de son étape. L'Espagne, il la connaît bien, soit pour y travailler occasionnellement, soit pour y passer des vacances. Le représentant des Douanes ne manque pas d'alerter le tribunal sur le nombre supposé de transports de stupéfiants qu'il aurait pu accomplir avec sa voiture à cachettes. Et réclame pour amende, le montant de la valeur de la saisie (25.380€), sa confiscation ainsi que celle de la voiture. 

De nombreuses incohérences dans la justification du voyage du prévenu en Espagne n'échappent pas à Esther Paillette, substitut du procureur de la république. Les caches dans sa voiture, une caisse à outils dans le coffre pour installer sûrement ces dernières, son absence de bagages... Le transport de stupéfiants justifie à lui seul ce voyage en Espagne, pour le Ministère public, qui requiert un an de prison dont six mois avec sursis, et le maintien en détention (il est incarcéré depuis le 3 décembre) du prévenu. 

La part de doute emporte une relaxe partielle

C'est incontestablement le bénéfice du doute qui anime la plaidoirie de Me Charlotte Cardi qui soulève l'absence d'éléments probants caractérisant sa culpabilité de s'être livré à un trafic. Et l'avocate de regretter "le manque d'investigations poussées" tout en relevant qu'il n'y a "rien qui puisse dire qu'il savait qu'il y avait de la drogue dans sa voiture". Elle réclame la relaxe au tribunal.

la présidente Emeline Gardes et ses assesseurs la suivront pour partie. Le prévenu est relaxé des délits pénaux (les attributs du trafic) mais demeure coupable des délits douaniers (transport) : il est condamné à un an de prison avec sursis, 8.500€ d'amende douanière, ainsi que la confiscation de la marchandise et de la voiture en regard de ses caches aménagées. 

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