Royaume-Uni: l'écart de salaires hommes-femmes persiste sur 25 ans

  • En termes de salaire horaire, les femmes gagnent en moyenne 19% de moins par heure, contre 24% de moins en 1995, mais ce chiffre n'a quasiment pas bougé depuis 2005.
    En termes de salaire horaire, les femmes gagnent en moyenne 19% de moins par heure, contre 24% de moins en 1995, mais ce chiffre n'a quasiment pas bougé depuis 2005. ibreakstock / Shutterstock
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ETX Daily Up

(AFP) - L'écart de salaires entre hommes et femmes reste important et n'a quasiment pas diminué en 25 ans au Royaume-Uni, d'après une étude publiée lundi qui met en cause notamment la persistance de normes sociales.

"En moyenne, une femme en âge de travailler au Royaume-Uni gagnait 40% de moins qu'un homme" de la même tranche d'âge en 2019, soit avant la pandémie, souligne cette étude de l'Institute for Fiscal Studies (IFS).

Cet écart massif est dû notamment au fait que les femmes sont près de 10% de moins à travailler que les hommes et travaillent huit heures rémunérées de moins par semaine.

A ce niveau de 40%, l'écart des salaires entre hommes et femmes est 13 points de pourcentage inférieur à son niveau du milieu des années 90, mais trois quarts de cette réduction s'expliquent "par la rapide augmentation du niveau d'étude des femmes".

Celles qui sont en âge de travailler ont maintenant 5% de chances de plus qu'un homme d'âge équivalent d'avoir un diplôme universitaire alors qu'elles avaient 5% de chances de moins il y a 25 ans, détaille l'IFS.

Si l'on omet ces progrès dans le niveau éducatif, l'écart de rémunération n'a pratiquement pas changé en 25 ans, souligne l'IFS.

En termes de salaire horaire, les femmes gagnent en moyenne 19% de moins par heure, contre 24% de moins en 1995, mais ce chiffre n'a quasiment pas bougé depuis 2005.

En outre, l'écart de salaire horaire s'est réduit pour les employés peu qualifiés notamment grâce aux revalorisations du salaire minimum, mais a augmenté pour ceux et celles qui sont diplômés du secondaire ou du supérieur.

Les écarts de salaires "semblent alimentés par des normes sociales très ancrées" mais l'étude de l'IFS, en se fondant sur les expériences de pays étrangers, estime qu'il est "possible de faire des progrès".

Notamment grâce à des politiques qui limitent la différence entre les rôles sociaux accolés aux hommes et femmes, comme le travail "non payé" dans le foyer.

"Même des politiques coûteuses comme le fait de fournir davantage de gardes d'enfants gratuites pourraient se révéler payantes si elles permettent d'assurer que les hommes et les femmes sont employés dans leur rôle le plus productif", conclut l'IFS.

"L'écart entre hommes et femmes sur l'ensemble des rémunérations est au Royaume-Uni presque deux fois supérieur à celui d'autres pays, ce qui laisse penser qu'il est largement influencé par le contexte politique et culturel", remarque Mark Franks, un responsable de la Nuffield Foundation, ONG de lutte contre la pauvreté.

"Par exemple, les femmes s'occupent en général plus des enfants même lorsqu'elles gagnent le plus dans le ménage, et d'autres pays ont des politiques de congé parental plus généreuses qu'au Royaume-Uni", ajoute-t-il.

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