Decazeville. Les Sam ont brûlé leurs propositions de reclassement
Au lendemain de la tenue du CSE, la colère des salariés est toujours aussi vive. Ils dénoncent un vrai "foutage de gueule".
Réunis hier en début d’après-midi en assemblée générale, les salariés de la fonderie Sam de Viviez ont décidé de reconduire l’occupation de l’usine jusqu’après les fêtes de fin d’année "pour mettre l’outil de travail sous notre protection dans la perspective des futures activités liées aux pistes de recherches évoquées par la région", soulignent les représentants du personnel Ghislaine Gistau et Sébastien Lallier.
On apprenait aussi que la procureure de Toulouse n’avait pas fait appel du jugement du tribunal de commerce de Toulouse de liquider Sam.
Les représentants du personnel indiquent que la réunion du CSE (comité social et économique) qui s’est tenue durant près de quatre heures lundi en fin de journée, a été l’occasion d’acter plusieurs points juridiques relatifs au PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) qui va enclencher le licenciement des salariés ; ces points permettant par la suite des recours juridiques : "En dépit des promesses et des belles déclarations, on constate que l’État et Renault n’abondent pas ce PSE pour les licenciements. Potentiellement, l’argent mis pour cette procédure, c’est 320 000 euros pour 333 salariés, c’est minime. Il est inadmissible que pour des personnes ayant travaillé 20 ans ou 30 ans qu’on leur propose ce projet-là ! On a voté contre", souligne Sébastien Lallier.
À la sortie de l’assemblée générale, les salariés ont une nouvelle fois effectué un geste symbolique fort : après avoir brûlé leurs cartes d’électeurs, il y a deux semaines, ils ont cette fois brûlé dans le brasero installé devant l’usine les propositions de reclassement qu’ils ont reçues par lettres recommandées : "Ces propositions sont faites pour se donner bonne conscience. On en a reçu 3 ou 4, mais rien ne correspond à nos profils. Un opérateur reçoit une offre d’ingénieur ; une secrétaire un poste de responsable de fonderie. C’est du n’importe quoi. En plus, ce sont des postes très loin : l’Ariège, la Loire, la Marne, l’Isère. Et souvent en CDD. On se moque de nous !", martèle Alain. "On demande que les propositions soient faites en fonction du profil de chaque salarié, pour coller au mieux aux compétences. Ils ne se rendent pas compte des dégâts psychologiques qu’ils causent aux salariés", tonne Sébastien Lallier. Maintenant, la Direccte (devenue DREETS) doit se prononcer sur le PSE.
S’il est validé, la procédure de licenciement des Sam sera enclenchée. Toutefois, les salariés de Sam et le Bassin decazevillois demeurent mobilisés : un nouveau rassemblement est prévu ce jeudi à 17 h 15 devant l’usine (lire encadré). Auparavant, ce mercredi en début d’après-midi, les personnels de l’Éducation nationale du Bassin se rendront au giratoire de La Vitarelle à Decazeville, pour marquer leur soutien à Sam et dénoncer les conséquences néfastes de ces pertes d’emplois pour tout le Bassin.
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