L’Aveyron compte aussi ses convertis à Éric Zemmour

  • Laurent Bourrillon, porte-parole de "Reconquête" en Aveyron, Willy Gauthier, militant, et Grégoire Garrigues, responsable "Génération Z Aveyron".
    Laurent Bourrillon, porte-parole de "Reconquête" en Aveyron, Willy Gauthier, militant, et Grégoire Garrigues, responsable "Génération Z Aveyron". Centre Presse - Mathieu Roualdès
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Ils revendiquent être 850 dans le département, dont une centaine de militants actifs : les sympathisants d'Eric Zemmour se mobilisent en Aveyron et espèrent bien peser dans la campagne sur des questions "autres que l'immigration". 

Au bord des routes, dans les villages, les villes, les affiches "Zemmour président" fleurissent depuis plusieurs mois. Sur les réseaux sociaux, les "Génération Z" du "12" ont désormais leur compte, leurs "followers" et multiplient les publications. Cela n'a pas échappé aux Aveyronnais. Avec cette question : qui soutient localement le candidat qui a mis fin à un faux suspense sur sa candidature dimanche à Villepinte ? Cette semaine, ces "amis de Zemmour" sont sortis de l'ombre. "On est 850 dans le département et ça ne fait qu'augmenter", avancent-ils, pas peu fiers, même si le chiffre reste invérifiable. Lors d'une conférence de presse, ce jeudi, ils ont surtout voulu apparaître "très organisés" en dévoilant des référents pour chaque circonscription. Sur la première, ce sera Marie-Christine Ginesty, habitante de l'Aubrac. Sur la deuxième : Laurent Bourrillon, 28 ans, ancien membre "déçu" du Front National, candidat de la liste Matthieu Danen à Rodez en 2014 et commercial à Montbazens. Sur la troisième, Kévin Aurusse, 24 ans, un jeune de "Génération Z"... "On parvient à réunir toutes les classes sociales, de l'ouvrier au notaire, tous les âges, de 16 à 80 ans", se félicite Laurent Bourrillon. C'est lui qui endosse le rôle de porte-parole du parti "Reconquête" pour la présidentielle à venir.

Des "déçus" du Front National

Ce qui n'a pas manqué de faire sourire son ancien camarade du Rassemblement National, Bruno Leleu : "Il était responsable des jeunes chez nous et il est parti car nous ne lui avions pas trouvé de place plus importante... En 2017, il collait des affiches pour Macron, aujourd'hui pour Zemmour, dans cinq ans ce sera pour Mélenchon certainement ! Il doit avoir mal aux adducteurs avec ces grands écarts", sourit le partisan de Marine Le Pen. Laurent Bourrillon n'a pas souhaité répondre : "Je garde mon avis sur ce personnage pour moi mais on a récupéré plusieurs militants de son parti". C'est le cas du Ruthénois, Willy Gauthier, par exemple. Lui aussi est un "déçu" de "l'appareil Front National" et voit en Zemmour "une dynamique impressionnante, à l'instar de celle connue par Macron en 2017". Le chemin pour connaître un même succès s'annonce, en revanche, bien long. Et notamment en Aveyron où avant la "Reconquête", nom du parti de l'ancien éditorialiste, il s'agira d'une conquête dans un département de tradition républicaine qui a toujours tourné le dos aux extrêmes. Marine Le Pen y réalise ses scores les plus faibles en France et les items de l'immigration ou encore de la sécurité n'impriment pas dans la ruralité. Ça, les "Zemmouriens" en sont conscients. Ils ne feront d'ailleurs pas campagne sur ces thèmes, pourtant si chers à leur leader. "Il ne faut pas réduire Zemmour qu'à cela", jurent-ils. S'ils se sont engagés, c'est "pour l'agriculture, l'industrie, la santé"

"Il n'y a pas lieu de parler immigration ici"

Sur ce premier dossier, c'est d'ailleurs à un jeune agriculteur du Lévezou, Grégoire Garrigues, qu'a été confié le rôle de responsable de "Génération Z". Lui "veut réformer la Pac", un système "qui n'est pas équitable, pas normal. Ce n'est plus possible de voir des paysans vivre de 60% de subventions comme sur l'Aubrac !", souffle-t-il. En mars prochain, Grégoire Garrigues votera pour la première fois. Chez Zemmour, "il aime sa passion pour l'histoire, sa volonté absolue de servir la France et aucun autre intérêt". Le personnage finalement, plus peut-être que les idées. "En Aveyron, l'immigration, il n'y a pas lieu d'en parler", ne cache pas d'ailleurs son comparse Laurent Bourrillon.

Il y a quelques jours, ce dernier s'est positionné sur le dossier SAM. "Avec notre candidat, l'usine n'aurait pas connu le même sort. Il représente la réindustrialisation et la relocalisation", a-t-il assuré. Dans un communiqué de presse, il s'en est surtout pris à la députée Anne Blanc (LREM) : "Nous regrettons une fois de plus sa passivité. De députée, elle n’en porte que le nom. Rappelons-lui que son mandat doit lui permettre de représenter et de servir les habitants de cette belle circonscription. En 5 ans, entre 2013 et 2018, Decazeville a perdu 10% de sa population. Si l’objectif est de raser le bassin et son histoire, continuez Mme la députée vous êtes sur la bonne voie ! Comme le disent si bien les salariés courageux de la SAM : plus Blanc que Blanc, c’est transparent." Lors du grand rassemblement devant l'usine à Viviez, le 1er décembre dernier, les "Amis de Zemmour" étaient présents. Ils ont voulu réaliser un don à la caisse de solidarité, mise en place pour les 333 salariés. Mais "celui-ci a été refusé", regrette Laurent Bourrillon. Les prémices certainement d'un long chemin et d'une campagne sinueuse dans l'Aveyron. En 2017, le courant de l'extrême droite, alors représentée par la seule Marine Le Pen, n'avait reçu aucun parrainage des 285 maires aveyronnais.

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