Covid-19 : pourquoi les enfants sont moins touchés par les formes graves ?

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    Covid-19 : pourquoi les enfants sont moins touchés par les formes graves ?
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Destination Santé

Alors que le nombre de cas de Covid-19 explose chez les enfants et que la question de leur vaccination se fait de plus en plus prégnante, une interrogation demeure : pourquoi les enfants ne sont que très peu touchés par les formes critiques de la maladie ?

Dès le début de la pandémie de Covid-19, l’âge a été identifié comme facteur de risque majeur de développer une forme sévère. Contrairement aux adultes, et notamment aux personnes âgées qui sont très vulnérables à l’infection, les enfants ne présentent généralement aucun signe clinique de la maladie (ou seulement des symptômes légers).

Des chercheurs et chercheuses de l’Inserm et de l’Université d’Angers ont émis l’hypothèse que les plus jeunes étaient protégés en raison d’une réponse immunitaire innée locale plus forte, au niveau de la muqueuse nasopharyngée. Rappelons que l’immunité innée est la réponse immédiate qui survient localement, au point d’entrée d’un pathogène. Il s’agit de la première barrière de défense.

Une immunité forte

Lorsque des cellules sont infectées par un virus quel qu’il soit, elles produisent rapidement des interférons de type I et de type III, qui sont de puissantes molécules antivirales naturelles. "Interférons" car elles "interfèrent" avec la réplication du virus et protègent les cellules voisines de l’infection.

Les scientifiques ont donc analysé les prélèvements nasopharyngés de 226 personnes venues réaliser un test PCR au CHU d’Angers de mars 2020 à mars 2021.

"Les enfants âgés de moins de 15 ans ont une expression accrue d’interférons de type III, molécules peu inflammatoires et d’action locale, qui contrôlent le virus localement au niveau de son point d’entrée, dans la muqueuse nasopharyngée", expliquent les chercheurs. "À l’inverse, les adultes, et en particulier les personnes âgées, expriment préférentiellement des interférons de type I, qui sont inflammatoires et ont une action plus systémique (dans tout l’organisme)."

"Ces résultats contribuent à expliquer pourquoi les enfants seraient moins sujets aux formes critiques de Covid-19 que les adultes. Les interférons de type III, qui agissent principalement en protégeant localement l’épithélium, pourraient contrôler l’infection au point d’entrée, sans induire d’inflammation excessive généralisée, et éviter ainsi un glissement vers la tempête inflammatoire avec une destruction cellulaire massive que l’on voit dans les formes graves ", soulignent Pascale Jeannin (professeure des universités et praticien hospitalier) et Dominique Couez (professeure des universités) à Angers, qui ont dirigé ces travaux.

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