Millau. La ligne des Causses suspendue à la décision de l’État

  • De nombreux paysages sont traversés par la ligne des Causses. 	ARCH.
    De nombreux paysages sont traversés par la ligne des Causses. ARCH.
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corentin mirallés

Un plan d’investissement jusqu’à la fin de la décennie est en cours de négociation.

Pendant près d’un an, une partie de la ligne des Causses, située en Auvergne, est restée bien silencieuse, au grand dam des usagers du Sud-Aveyron qui ne pouvaient plus se rendre à Clermont-Ferrand et Paris. En cause ? Des déformations sur la portion nord de la voie. Cet itinéraire, emprunté une fois par jour dans les deux sens par l’Intercités L’Aubrac qui relie Béziers à Clermont-Ferrand via Millau et par un train de fret approvisionnant l’usine d’ArcelorMittal à Saint-Chély-d’Apcher, est loin d’en être à sa première fermeture. En effet, la ligne, vieille de plus de 130 ans, vétuste et assez peu entretenue, contient sur certaines parties des rails double champignon, une technologie totalement abandonnée aujourd’hui.

Une mobilisation sur tout le territoire

Depuis des dizaines d’années, des milliers d’élus et de citoyens issus des 17 communes, dont 6 municipalités sud-aveyronnaises, des quatre départements et des deux régions desservis par la ligne des Causses se mobilisent pour réclamer la rénovation complète des voies auprès de l’État, des Régions Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes et de SNCF Réseau (la filiale du groupe SNCF, chargée de la gestion et de l’entretien des infrastructures ferroviaires françaises). Jean-Luc Gibelin, vice-président d’Occitanie chargé des Mobilités, était à la maison de Ma Région, à Millau, vendredi dernier, pour discuter avec les citoyens de l’avenir de cette ligne. L’élu précise que "les travaux engagés l’été dernier à hauteur de Bédarieux et cette année sur le haut de la ligne ne sont pas du rafistolage comme cela a pu être le cas avant. Ce sont des travaux structurels d’envergure qui courront jusqu’à 2023 et qui s’ancrent dans un plan sur le long terme". Ce dernier devrait s’échelonner jusqu’à 2028-2030 mais, pour l’instant, rien n’est acté car l’État, propriétaire de la ligne, n’a pas encore clarifié ses intentions. Si pour cette phase de travaux déjà commencée, les financements sont partagés à parts égales entre les régions Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes et l’État, les deux premières souhaitent que les fonds pour les futurs travaux proviennent majoritairement de ce dernier : "Le gouvernement ne peut pas défendre la transition écologique et les mobilités douces et, dans le même temps, abandonner des lignes de vie en plein cœur du Massif central (la ligne Le Cévenol est aussi concernée, NDLR). C’est aussi pour ça que c’est important de venir en parler dans les territoires comme à Millau, pour que l’État voie que l’on se mobilise", abonde Jean-Luc Gibelin. Le vice-président aux Mobilités balaie également les arguments portant sur la non-rentabilité de cette ligne : "Évidemment qu’il faut la gérer correctement, mais la question de sa rentabilité n’est pas recevable. Le TGV n’est plus rentable, pourtant je n’entends personne proposant de le supprimer." Et que les Millavois se rassurent, si la ligne aurait dû à nouveau fermer fin 2021, ce ne sera finalement pas le cas "grâce aux [dernières] opérations réalisées", précise SNCF Réseau.

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