Aveyron : les propositions de Renault agacent les salariés licenciés de l'usine Sam de Viviez
Seul client de la fonderie qui a été placée en liquidation, le constructeur a fait des offres de reclassement dans ses usines, toutes éloignées de l’Aveyron et donc jugées très peu satisfaisantes. En revanche, pour le moment, aucune somme d’argent n’est proposée aux 333 salariés.
Les lettres de licenciement sont arrivées samedi dernier. La procédure de liquidation de l’usine Sam de Rodez est lancée, et les 333 salariés ont donc reçu la notification légale de la part des administrateurs judiciaire. En parallèle, Renault, qui était le client unique de la fonderie dont la cessation d’activité a été prononcée le 26 novembre dernier, après le rejet, par le tribunal de commerce de Toulouse, de la dernière offre de reprise encore en lice, s’était également engagé à accompagner le personnel. Depuis vendredi, les salariés savent donc ce que signifiait cet engagement : ils ont reçu des propositions de reclassement dans des usines du constructeur, un peu partout à travers la France.
Et donc très loin du Bassin et même de l’Aveyron, puisque l’entreprise n’a pas de site localement. En parallèle, Renault a proposé d’abonder le plan de sauvegarde pour l’emploi à hauteur d’un million d’euros. Une somme qui ne pourrait être utilisée que pour activer des aides à la mobilité ou à la formation, et non en argent qui irait directement aux salariés. Un sujet épineux, qui est loin de satisfaire l’ensemble des parties du dossier, qui ont eu une réunion lundi matin, sous l’égide de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée en charge de l’Industrie, et Élisabeth Borne, ministre de l’Emploi.
Ce rendez-vous s’est fait en présence des représentants des salariés, des parlementaires aveyronnais, de la présidente de la Région Occitanie, ainsi que des élus locaux. Cela a donc été l’occasion de détailler la proposition de Renault. "La copie n’est pas complète, commente-t-on du côté de Bercy. On attend un accompagnement financier pour chaque salarié licencié." Concrètement, il est demandé à Renault, qui n’a pas encore fait de retour sur le sujet, d’abonder le fonds réservé à la "prime supra légale", qui doit permettre à chaque salarié licencié de récupérer un peu d’argent le temps de rebondir. Le montant de celle-ci n’est pas encore arrêté et les salariés ont besoin de le connaître rapidement pour préparer leur avenir.
De nouvelles discussions prévues entre l’État et Renault
Comme ce fut déjà le cas il y a un mois, au moment de se prononcer sur le soutien à l’offre de reprise de Patrick Bellity, l’État ne semble donc pas, une nouvelle fois, en mesure de peser sur l’entreprise dont il est le premier actionnaire, mais n’a pourtant pas de pouvoir décisionnaire au sein de conseil d’administration. Pour autant, le ministère de l’Industrie précise que l’offre devrait évoluer : "On est en contact étroit avec Renault pour qu’ils puissent apporter meilleur délais proposition financée et individualisée, comme l’entreprise s’y était engagée publiquement."
Sur un sujet qui dépasse la question de la fonderie de Viviez, avec des discussions autour d’aides plus globales pour la filière, les salariés de Sam se retrouvent dans une situation bien inconfortable avec la peur d’être finalement abandonné par leur ancien commanditaire ou d’être utilisés comme un élément de chantage dans les discussions. Pour autant, du côté de l’État, on se veut rassurant : "On ne peut pas dire que la situation est bloquée, assure Bercy. C’est une situation assez courante. Il doit encore y avoir des discussions pour se rapprocher des attentes."
Pour autant, il ne va pas falloir que la situation traîne trop. Car si la procédure judiciaire de licenciement et celle d’indemnisation supra légale sont dissociées, les salariés, qui occupent toujours l’usine, et qui vont tous avoir besoin de prendre assez rapidement une décision sur leur avenir attendent des réponses très rapidement.
"Encore une fois que des paroles, sans les actes"
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