La précarisation touche aussi les jeunes diplômés en Aveyron

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  • Romain Smaha, président de la Mission Locale en compagnie d'Anne Laurens, la directrice.
    Romain Smaha, président de la Mission Locale en compagnie d'Anne Laurens, la directrice. Centre Presse - Olivier Courtil
Publié le , mis à jour

La Mission Locale de l'Aveyron a connu cette année une hausse d'activités, signe d'une précarisation qui touche aujourd'hui les jeunes diplômés.
 

"Nous avons l'image d'accompagner des jeunes en grande précarité sociale, ce n'est plus le cas. Aujourd'hui, cela touche des jeunes diplômés", dit en préambule Romain Smaha, président depuis 8 ans de la Mission Locale de l'Aveyron. Ainsi, 1200 jeunes ont été accueillis pour la première fois à la Mission Locale cette année, soit une hausse de 8,6%. Certes, ce taux est à prendre avec des pincettes car l'année 2020 a été marquée par l'arrivée du Covid mais il est significatif "d'une demande accrue alors que l'Aveyron est dans un contexte de quasi plein emploi", fait remarquer Romain Smaha. 

Ce dernier se réjouit du dispositif Garantie Jeune qui, pendant douze mois, propose un accompagnement intensif sur la base du donnant donnant qui préfigure le Contrat d'engagement jeune. Le jeune s'engage dans un parcours d'insertion sous la forme d'une contractualisation. Cette année, 2900 jeunes ont été accompagnés dont 635 ont bénéficié de ce dispositif qui permet d'obtenir une allocation équivalente au revenu de solidarité active (RSA) en s'engageant à répondre aux sollicitations en matière de formation et d'emploi. Reste à capter "les invisibles". Pour ce faire, la Mission Locale comptant 45 salariés, sort de ses murs et part depuis la rentrée à la rencontre des élus locaux, notamment des communautés de communes dont seulement trois sur dix-neuf sont actuellement adhérentes à l'association de service public. "Il y a une méconnaissance de notre fonction de la part des élus, nous travaillons là-dessus", dit en ce sens Romain Smaha. Se rapprocher des élus mais davantage encore en direction des jeunes via les établissements scolaires, cela reste le cœur de la mission. "On sait que l'accompagnement est plus efficace quand il vient dès la sortie scolaire, il ne faut pas attendre". Reste à passer à l'action avec notamment la création du Contrat d'engagement jeune au premier trimestre 2022, suspendu aux annonces de l'Etat, manne principale de la Mission Locale (apportant 1,6M€ sur un budget de 2M€). "Il serait bon que la Garantie jeune soit pérennisée et même élargie pour sécuriser les parcours", espère le responsable de la Mission Locale dont la hausse d'activités, on l'aura compris, n'est pas forcément une bonne nouvelle. Parmi les freins à l'insertion en Aveyron, le manque de confiance et surtout la mobilité. "Un fonds d'aide existe de la part du Département et de la Région qui doivent se coordonner", conclut-il. 

À noter que le siège de la Mission Locale quittera ses locaux de la rue Béteille pour prendre ses quartiers, toujours à Rodez, dans les locaux de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) à Bourran début février.

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