Le commissariat de Rodez en plein dans la tourmente

"Personnel en souffrance, arrêts de travail qui se multiplient, manque de moyens humains chroniques, brimades, notes de service à répétition, locaux vétustes et plus adaptés" : rien ne va plus au sein de la maison police, selon David Leyraud, secrétaire régional adjoint Alliance Police Nationale. Présent ce lundi à Rodez, le représentant syndical rappelle qu'il a tiré la sonnette d’alarme plusieurs fois, en vain. "Face à la souffrance des collègues et aux arrêts de travail à répétition - plus d'une dizaine en cours actuellement -, nous avons tenté de régler le problème en interne.  Malheureusement, pour les autorités hiérarchiques locales, c'est, circulez, il n'y a rien à voir." Même silence du côté de la préfecture de Rodez, elle aussi alertée sur la situation. 

Face au mal-être de ces policiers ruthénois, des consultations médico-psychosociales avaient été mises en place via le CHSCTCT. Il en ressort que c'est le management qui a été mis en cause à Rodez. Entre-temps et sans rapport avec la situation, le commissariat a accueilli un nouveau directeur. "Mais malgré cela, aucune remise en question n'a été constatée depuis", déplore le syndicat majoritaire.

"une situation grave"

Un déni voire un mépris des autorités locales qui ont poussé le syndicat à rendre la chose publique. "La situation est grave et assez inédite en France, indique David Leyraud. Aussi, avant qu'un drame ne se produise, ou que cette ambiance délétère n'impacte les autres commissariats du département (Millau et Decazeville), nous avons décidé de médiatiser l'affaire, justifie le syndicaliste.  Et ce n'est pas faute d'avoir tenté à maintes reprises de résoudre le problème en interne. Mais là, cela va trop loin, il en va de la santé de plusieurs collègues policiers", enfonce  David Leyraud en dénonçant aujourd'hui "un malaise profond extrêmement inquiétant".

Un malaise que des auditeurs de la Direction Centrale de la sécurité publique, présents à Rodez, jusqu'à ce mercredi soir, tenteront de mesurer en recevant les policiers qui ont souhaité les rencontrer. Preuve que rien ne va plus au commissariat, c'est le grand patron de la zone Occitanie, Corse, Sud Est, basé à Marseille, qui est attendu à Rodez début 2022, pour une visite de site, "Il va falloir trouver des solutions, conseille le délégué syndical qui mise beaucoup sur l'audit en cours. À son issue, il y aura des préconisations et il faudra bien les suivre", conclut le délégué syndical bien décidé à débloquer cette situation inédite.

Malgré nos sollicitations, les autorités hiérarchiques locales n'ont pas souhaité s'exprimer pour le moment.