Espalion : au pied du Pont Vieux, ça "file" droit à la mercerie Delmas

Vu de loin, impossible de ne pas constater depuis la mi-octobre, une certaine fébrilité dans les anciens locaux de la librairie "Pont Virgule" au pied du Pont Vieux. Une quinzaine "d’abeilles" œuvre en effet dans cette "ruche" autour de machines à coudre, de patrons, de bobines de fils de toutes les couleurs, dans une ambiance de partage et d’échange. Parmi cette quinzaine d’individus, il y a même une abeille mâle "un faux-bourdon".

En s’approchant, obligation est de constater qu’il ne s’agit pas d’insectes mais bel et bien d’une quinzaine de personnes, âgées de 30 à 65 ans, très attentives à ce que leur explique Caroline Delmas, gérante de la mercerie située rue droite. Et pour ce qui est du faux-bourdon, il précise que, contrairement à une vraie ruche, il ne doit pas quémander sa nourriture aux ouvrières. Il est autonome et se débrouille fort bien tout seul.

Plus sérieusement, Caroline Delmas n’en est pas à sa première session de formation. Voilà bien longtemps qu’elle transmet avec plaisir et convivialité son savoir-faire dans sa mercerie de la rue droite. Tant et si bien que la demande s’est amplifiée. Caroline Delmas a donc décidé de gravir un pas important et de s’installer une journée par semaine dans ce nouvel "atelier" à l’angle de la rue Saint-Antoine et de la rue du Docteur Trémolières. Elle a également investi dans du matériel conséquent dont de nombreuses machines à coudre.

Elle prépare désormais ses stagiaires à l’obtention d’un CAP couture et plus précisément au CAP "Métiers de la mode et des vêtements flous". Cette formation est dispensée sur 8 mois soit environ 255 heures.

C’est sa deuxième session de formation à ce CAP. L’une des stagiaires de la première session a été classée première de la région par l’académie d’Occitanie. Les stagiaires, en reconversion ou souhaitant tout simplement utiliser leur Compte Personnel de Formation (CPF) pour acquérir un minimum d’autonomie en couture, se retrouvent donc tous ensemble chaque lundi pour une séance pratique, du dessin des patrons à la couture en passant par la coupe des tissus. Ces journées collectives sont complétées par du travail personnel à domicile. Chaque stagiaire va ainsi réaliser de 15 à 20 créations personnelles durant ses 8 mois de formation.

"Faire soi-même", précisent ces stagiaires, fait probablement partie de cette prise de conscience que tout ne doit peut-être pas traverser les océans pour arriver chez nous.

La tendance des circuits courts et d’une production locale, font également partie des motivations à faire soi-même et chez soi. Par ailleurs, la crise sanitaire a isolé beaucoup de personnes. Le besoin de se remettre en question, d’échanger, de partager, de créer ensemble n’a jamais été aussi fort. Une bien belle façon de joindre l’utile à l’agréable !

Plus de renseignements auprès de Caroline Delmas, au 05 65 48 64 07.