Record de tests réalisés, record du taux d'incidence : l'un ne va pas sans l'autre ?

  • Deux records ce jeudi 16 décembre : nombre de tests hebdomadaires effectués, et taux d'incidence.
    Deux records ce jeudi 16 décembre : nombre de tests hebdomadaires effectués, et taux d'incidence. Archives CP
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La France a enregistré ce jeudi 16 décembre deux "records" en ce qui concerne la pandémie. Mais si le taux d'incidence s'élève, c'est en partie causé par la hausse des tests de dépistage réalisés. Explications.
 

Ce jeudi 16 décembre, révèle Midi Libre, la France a enregistré son plus fort taux d'incidence depuis le début de la pandémie : 515,4. Un record.

Ce même jour, le ministère de la Santé a publié que plus de 5,86 millions de tests de dépistage du Covid-19 avaient été réalisés en une semaine, entre le 6 et le 12 décembre, contre 5 295 500 la semaine précédente. Soit un nouveau record.

Mais ces deux records ont un lien. En effet, si le nombre de tests augmente, par pure mécanique, le nombre de tests positifs augmente lui aussi, et influe donc sur le taux d'incidence. Cette "mécanique" est valable aussi pour la sécurité routière par exemple : si le nombre de contrôles routiers augmente, plus de délits seront constatés, ce qui fera augmenter les chiffres de la délinquance routière.

L'inverse est-il vrai ? comme on a pu le constater en Guadeloupe. Fin novembre, en plein coeur des tensions qui agitaient l'île concernant la vaccination des soignants, le taux d'incidence était de 35 pour 100 000 habitants, et ce taux n'a d'ailleurs pas bougé pendant plusieurs jours (il est de 51 actuellement, plus de trois fois moins qu'en Martinique). La raison de ce faible taux invoquée par la préfecture de Guadeloupe, selon France Info ? D'une semaine sur l'autre, le nombre de personnes testées était passé de 9 371 à 3854, "en raison des difficultés de circulation liées aux barrages".

BFMTV a comparé ce mercredi 15 décembre cette cinquième vague de la pandémie à celle de la 2e vague de l'hiver dernier, alors que leurs taux d'incidence étaient devenus quasi identiques.

 

A cette époque, beaucoup moins de tests étaient réalisés. Trois fois moins qu'actuellement. Mais le taux de positivité était près de trois fois supérieur : 16% au pic de la troisième vague, contre 6,01% ce jeudi 16 décembre.

Le bouclier de la vaccination, à renforcer ?

Pour autant, la situation sanitaire est différente entre les deux vagues. Durant l'automne-hiver dernier, comme avec la première et la troisième vagues, la pandémie était plus impactante en matiére d'hospitalisations, de soins intensifs comme de décès. Il y a en moyenne à ce jour 257 admissions en soins critiques, selon Covidtracker, contre 380 fin 2020. Même constat concernant les décès : 138 en moyenne chaque jour, contre 274 au plus fort de la 2e vague.

Une raison à cela ? Il n'y avait pas de vaccin au début, et la campagne de vaccination n'a débuté qu'en décembre 2020, presque après ette deuxième vague. Avec la vaccination, aujourd'hui, "la montée des cas graves a été retardée", a rappelé Martin Hirsch, le directeur général de l'AP-HP de Paris début décembre. Mais il a ajouté : que si le nombre de cas positifs "passe à 50.000, 60.000, 70.000 cas, on va se retrouver dans des situations comparables aux vagues précédentes, notamment la première et la troisième vague qui ont été les pires". Nous en sommes actuellement à plus de 49 000...

Le 8 décembre également, le Conseil scientifique estimait que le pic d'hospitalisations pourrait  atteindre 2 350 admissions quotidiennes en soins critiques, si l'on peut administrer un maximum de 400.000 doses de rappel par jour à compter du 1er décembre, et 2 100 si ces doses de rappel quotidiennes passaient à 600 000. Nous en sommes à plus de 608 000, et cependant, le nombre moyen d'admissions quotidiennes s'établit à 2 832...

Une situation actuelle qui se rapproche dangereusement des premières vagues, due principalement au fait du variant Delta, très agressif, en attendant Omicron, plus contagieux, mais espérons-le moins virulent.

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