Tarn : garde à vue prolongée pour la compagne de Cédric Jubillar

  • Les enquêteur ont interpellé Séverine L. à son domicile.
    Les enquêteur ont interpellé Séverine L. à son domicile. Repro Centre Presse -
Publié le , mis à jour
Frédéric Abéla et Alexandre Ferrer

Les enquêteurs cherchent à savoir ce que le mari de Delphine Jubuillar, disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines dans le Tarn, aurait pu lui confier. Elle est entendue à Gaillac.

C’est un véritable coup de tonnerre dans l’enquête sur le meurtre de Delphine Jubillar, cette infirmière tarnaise disparue il y a un an. Depuis ce mercredi, Séverine L, 44 ans, amie fidèle de Cédric Jubillar, accusé d’avoir tué son épouse et écroué depuis juin dernier, est placée en garde à vue dans le cadre de cette enquête décidément complexe. Les gendarmes de la section de recherches de Toulouse ont interpellé cette mère de famille très tôt dans la matinée à son domicile de Lescure-d’Albigeois, entre Cagnac et Albi. Elle a été aussitôt conduite dans les locaux de la gendarmerie de Gaillac, sur commission rogatoire des deux magistrats instructeurs.

Un an, jour pour jour, après la disparition de l’infirmière de 33 ans dont le corps n’a toujours pas été retrouvé, c’est donc la nouvelle compagne de son mari, déjà entendue en juin dernier, qui se retrouve sous les feux des questions des enquêteurs. Elle est soupçonnée de "complicité de recel de cadavre".

Les enquêteurs cherchent à savoir ce que Cédric Jubillar, le mari de Delphine, lui aurait confié sur la disparition de son épouse. Selon eux, Séverine L. pourrait détenir des informations ou avoir recueilli les confidences du mari. Cédric Jubillar et Séverine L. se connaissent depuis une quinzaine d’années lorsque le couple Jubillar habitait Arthès, avant de s’installer à Cagnac-les-Mines. À cette époque, l’artisan plaquiste était surtout très ami avec l’un des fils de Séverine.

Période de doutes

Ce n’est qu’après la disparition de Delphine Jubillar que Cédric et Séverine reprennent contact pour sceller une nouvelle amitié qui débouche, mi-avril, sur une relation plus intime. Décrite comme généreuse et empathique, cette femme qui exerce la profession d’aide à domicile prend officiellement position en faveur du mari de Delphine à travers de nombreux messages et photos postés sur les réseaux sociaux. Elle l’assiste dans son quotidien, l’accompagne à un rassemblement organisé par les amies de Delphine, le 19 mai à Cagnac-les-Mines. Courant mai, le couple s’affiche librement sur une page Facebook.

Début juin, Cédric et Séverine semblent prendre leur distance. Lors de l’interpellation de Cédric Jubillar, le 16 juin, Séverine est entendue par les enquêteurs. Malgré des doutes sur les réels agissements de Cédric, elle ne l’accuse en rien. "Si c’est lui, il cache bien son jeu", confie-t-elle aux enquêteurs. Dans cette période de doutes, elle aurait demandé à Cédric ce qu’il avait fait de sa femme. Il répond : "Je l’ai enterrée à la ferme qui a brûlé."

Une réponse teintée de dérision et d’humour noir, à son habitude. Les jours qui suivent son incarcération, Cédric Jubillar reste en contact avec Séverine mais uniquement par échanges de lettres qui sont lues et disséquées par la justice. Sur les réseaux sociaux, Séverine échange énormément et commente les différentes étapes judiciaires, postant également des vidéos, menant des recherches personnelles pour tenter de débusquer une piste. Est-ce lors de ces échanges qu’elle se serait épanchée auprès d’un tiers sur un éventuel recel du corps de Delphine, qu’elle aurait dissimulé volontairement ?

Six autres personnes, dont des détenus, ont été entendues par les enquêteurs en tant que témoins. Elles ont été relâchées en cours de journée. Des proches de Cédric Jubillar étaient eux aussi auditionnés. La garde à vue de Séverine L. peut durer jusqu’à vendredi matin.
 

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?