Rodez. Le président de la CCI, Dominique Costes, "en mission pour l'Aveyron"

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  • Dominique Costes vient d’être réélu président de la CCI pour cinq ans.
    Dominique Costes vient d’être réélu président de la CCI pour cinq ans. José A. Torres - José A. Torres
  • Le déménagement est prévu pour la semaine prochaine et les services découvriront les nouveaux locaux à la rentrée le 3 janvier.
    Le déménagement est prévu pour la semaine prochaine et les services découvriront les nouveaux locaux à la rentrée le 3 janvier. José A. Torres
Publié le
Guilhem Richaud

Réélu mi-novembre comme président de la CCI, Dominique Costes a officiellement démarré son second mandat début décembre. Alors que l’institution s’apprête à quitter son siège historique dans le centre-ville de Rodez pour partir à Bourran, il se confie sur ses ambitions pour les entreprises aveyronnaises pour les cinq prochaines années.

Réélu mi-novembre comme président de la CCI, Dominique Costes a officiellement démarré son second mandat début décembre. Alors que l’institution s’apprête à quitter son siège historique dans le centre-ville de Rodez pour partir à Bourran, il se confie sur ses ambitions pour les entreprises aveyronnaises pour les cinq prochaines années.

Au lendemain de l’installation, par la préfète de l’équipe fraîchement élue, qui dirigera la chambre de commerce et d’industrie de l’Aveyron pour les cinq prochaines années, son président, Dominique Costes, qui débute son second mandat, a reçu Centre Presse dans les locaux de Bourran, où le siège de l’institution sera transféré dans les prochains jours. L’occasion d’évoquer son ambition en termes de développement économique.

Dans quel état d’esprit démarrez-vous ce nouveau mandat ?

J’ai l’impression d’avoir une très belle équipe, qui représente toutes les tailles d’entreprises, une excellente répartition géographique de l’Aveyron, mais aussi des différents métiers, via les trois collèges : commerce, service et industrie. Quand il y a une volonté, il y a un chemin. Moi, j’ai beaucoup de volonté et cette équipe a une vraie envie d’engagement au service de l’Aveyron. Je m’estime en mission pour ce département dans lequel je suis né, que je n’ai jamais voulu quitter et auquel je suis viscéralement attaché.

Il n’y avait qu’une seule liste en lice et la participation a été très faible. Avez-vous eu du mal à renouveler votre équipe ?

Pas du tout. J’ai 37 % de nouveaux avec des chefs d’entreprise plus jeunes. Ce mandat sera une passation entre la génération des 60-70 ans, dont je fais partie, et celle des 40-50 ans. C’est important de rajeunir et de féminiser. Je pense que même si le taux de participation n’a pas été bon, les chefs d’entreprise se rendent compte du travail que fait la CCI et ont cette volonté de s’impliquer pour le territoire à leur niveau. C’est remarquable quand on sait les difficultés qu’ils rencontrent aujourd’hui.

Il y a quelques années, les chambres consulaires se sont retrouvées en souffrance avec des dotations réduites. La CCI de l’Aveyron est très dynamique. A-t-elle passé la crise financière où est-ce plutôt que vous essayez, via ces nombreuses actions, de montrer que vous êtes indispensables ?

C’est plutôt le deuxième point. Quand j’ai été élu en 2016, on était en pleine crise financière et cela s’est poursuivi tout au long du mandat, car les baisses de dotation, ont été dramatiques. À l’époque, quand j’avais réuni le personnel, je leur avais promis qu’ils ne seraient pas la variable d’ajustement. J’ai tenu parole. Dans beaucoup de chambres consulaires, ils ont malheureusement eu de grands plans de licenciements pour faire face. Ce qui nous a aidés, c’est qu’on a eu une pyramide des âges très favorable, avec des gens proches de la retraite ou en âge de partir. Et même si on a eu quelques départs négociés, cela m’a permis de réduire considérablement la masse salariale. Aujourd’hui, très franchement, pour qu’on reste efficaces sur le terrain, on ne peut plus descendre. D’ailleurs, il y a eu des départs à la retraite qu’on aurait pu ne pas remplacer pour faire de nouvelles économies, mais on a décidé de réembaucher pour maintenir notre niveau d’actions. C’est pour cela que nous venons de faire rentrer six personnes à la formation et à l’appui aux entreprises.

Financièrement, comment ça va ?

C’est encore compliqué. On passe parce qu’on a vendu le siège de la CCI en centre-ville à l’Agglo et que pour construire ici, à Bourran, on a eu des subventions. C’est simple, on a vendu pour 8 M€, la construction a coûté autant, mais on a eu 4 M€ d’aides. On a ainsi pu récupérer 4 M€ qui nous ont permis de créer l’école d’enseignement supérieur, qu’il a fallu doter en capital de 2 M€. Aujourd’hui, financièrement, on assume, même si on a quand même un budget déficitaire de 180 000 €. Un des objectifs de ce mandat, c’est de retrouver un équilibre budgétaire. Cela veut dire que malheureusement, nos prestations pour les entreprises, seront de plus en plus payantes. Pas à hauteur de cabinets privés, mais il faudra que nous soyons financés par ceux qui font appel à nos services ou par les collectivités. C’est pour cela aussi que nous passons des pactes avec les communautés de communes, qui ont la compétence économique, et avec lesquelles il faut absolument être main dans la main au service du territoire.

La crise sanitaire a mis en lumière un partenariat très solide entre les différentes chambres consulaires, les institutions locales, la Région, l’État… Vous avez parlé, à de nombreuses reprises, d’un "pack". Cette entente va continuer ?

C’est indispensable. C’est très important de travailler avec l’État, le Département, la Région et les communautés de communes. D’ailleurs, si tout le monde a accepté de m’aider financièrement sur le projet de déménagement, c’est qu’on a bien senti que ce pack avançait ensemble et que les interactions des uns et des autres étaient très importantes. D’ailleurs, lors de l’installation de la nouvelle équipe de la CCI, madame la préfète a noté "l’union d’intérêt" au service de l’Aveyron. J’y suis très attaché.

Vous avez souhaité rapprocher la CCI du pôle de formation et de ses jeunes. La transmission est une valeur importante pour vous ?

Même si on n’était pas loin entre le centre-ville et l’appui aux entreprises et la formation, ici à Bourran, on n’était pas ensemble. Ici, on a créé des lieux communs pour que tout le monde puisse se retrouver. L’appui peut amener énormément à la formation. On va trouver une transversalité de fonctionnement et je suis certain que cela va marcher. Tout le monde va désormais se croiser tous les jours.

Vous avez toujours pour projet de développer la formation. Quel est l’objectif du mandat sur ce sujet ?

Aujourd’hui, entre les trois pôles (Saint-Affrique, Millau et Rodez, NDLR), nous avons 1 037 jeunes. On étudie le lancement de nouvelles formations. Mon objectif, c’est de monter à 1 200, dont 80 % en alternance ou en apprentissage. C’est le meilleur moyen pour garder des jeunes dans nos entreprises.

Quel paysage économique espérez-vous voir en Aveyron, en 2026, lorsque vous terminerez votre mandat ?

Ce que je souhaite, c’est qu’on parle beaucoup moins des soucis de main-d’œuvre parce que cela voudra dire qu’on aura réussi. C’est un souci qui n’est pas qu’Aveyronnais, mais auquel sont confrontés une partie des territoires ruraux. Il faut qu’on arrive à changer l’image de notre département. À retrouver notre attractivité. On doit se faire connaître. J’espère qu’en fin de mandat, le premier sujet dont me parleront les chefs d’entreprise ne sera plus les difficultés de main-d’œuvre, comme c’est le cas aujourd’hui.

 

Le déménagement à Bourran prévu avant Noël

Le pari était osé. Quand en juillet 2019 la CCI lance le concours d’architecte pour rénover le bâtiment dédié à la formation, à Bourran (Rodez), y ajouter un bâtiment attenant pour y installer le nouveau et de faire grimper le parking d’un étage, Dominique Costes espérait avoir quitté le centre-ville à la fin de l’année 2021. Il avait d’ailleurs pris cet engagement auprès de Christian Teyssèdre et de l’Agglomération de Rodez, qui a racheté les lieux pour y installer, d’un côté, l’hôtel d’entreprises et les services économiques, et de l’autre, le siège de l’intercommunalité.

La promesse sera tenue. À partir du 17 décembre, le déménagement va démarrer et les services pourront découvrir leurs nouveaux locaux après les vacances, le 3 janvier prochain. En quinze mois, avec un début de chantier en septembre 2019, et malgré la situation sanitaire, les entreprises, à 97 % aveyronnaises, ont réussi à mettre en œuvre le projet retenu, celui de Cédric Lacombe. Concrètement, Dominique Costes et son équipe ont rénové le bâtiment existant, où sont installés les services liés à la formation et les différentes promotions : le rez-de-chaussée a été complètement revu, l’amphithéâtre va passer de 122 à 190 places, et une aile complète a été aménagée pour recevoir prochainement la Mission Locale, qui rejoint ainsi le pôle de services liés à l’économie hébergé par la chambre consulaire.

Mais le gros du chantier a été la construction du nouveau bâtiment, qui va accueillir au premier étage l’école de kiné et ses quatre promotions, les services spécialisés à l’appui aux entreprises seront au deuxième niveau et la direction au troisième. Le choix a également été fait de rajouter un étage au parking, pour pouvoir faire face à la fois à l’arrivée de davantage de personnel sur le site, mais aussi aux ambitions en termes de développement de la formation. 50 % de financements extérieursDans une période économiquement très compliquée pour la chambre consulaire, qui a vu ses dotations diminuer, Dominique Costes et ses équipes ont travaillé à un montage financier adapté.

En vendant à l’Agglo de Rodez le siège en centre-ville de Rodez pour 8 M€, la CCI a pu dégager de l’autofinancement pour ce projet, qui coûte le même prix. A cela, s’est rajoutée une grosse enveloppe de la Région Occitanie, qui a apporté, 2,4 M€, et un accompagnement volontariste du Département (740 000 €) et de l’Agglo de Rodez (400 000 €). Petite cerise sur le gâteau, France Relance, ajouté 700 000 € sur la table. Une équation qui a permis la prise en charge de plus de 50 % du projet et donc de dégager des fonds pour d’autres activités (lire par ailleurs).

Si pour le déménagement, les travaux intérieurs, à quelques ajustements près, sont achevés, il restera, dans les prochaines semaines, à finir le parking, et la nouvelle façade du bâtiment principal, qui ont été repoussés pour assurer un déménagement en temps et en heure.

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